Danny STRONG, Co-créateur & Producteur de la série «Empire»

La série musicale «Empire» fait parler d’elle, c’est le succès de la chaîne FOX en 2015. Ses droits de diffusion ont été acquis par le Groupe M6. A l’occasion du 55ème Festival de Télévision de Monte-Carlo, média+ s’est entretenu avec Danny STRONG, Co-créateur & Producteur de la série «Empire».

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«Empire» a confirmé son statut de carton en signant des records d’audiences sur FOX. Comment analysez-vous cet engouement ?

Danny STRONG

C’est surprenant ! «Empire» a vu son audience augmenter de semaine en semaine pour devenir la série dramatique la plus regardée de ces 7 dernières années. L’épisode final diffusé courant mars a atteint plus de 15 millions de téléspectateurs aux Etats-Unis. Avec un tel engouement, FOX nous a commandé une 2ème saison, actuellement en production. Avec ma vision de producteur, je définis cette série comme un soap-opéra hip-hop, un drama musical traitant d’une dynastie familiale dans l’univers de la musique, sur fond de paillettes, de traquenards et de pouvoir. Pas besoin d’étendre l’attractivité du concept. Si vous racontez une histoire dont vous êtes passionné, vous finissez par atteindre une audience beaucoup plus large que vous ne l’auriez imaginé. Le hip-hop a une place importante aux Etats-Unis. Et puis, il y a des éléments shakespeariens à cette histoire portée par Taraji P. Henson et  Terrence Howard. Nous revendiquons le lien de parenté avec une série comme «Dynastie». 

 

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Le soap-opéra n’est donc pas mort !

Danny STRONG

Exactement ! L’idée était de construire un soap-opéra moderne avec une dimension urbaine et dramatique. Les histoires de self-made men bercent les mentalités et la culture américaine. Nous souhaitions que le show soit imprégné par des débats de société : homophobie, maladie mentale dans les familles, disparités de revenus en fonction de la couleur de peau,… Cette histoire a été pensée sous forme de rêve américain puisqu’aux Etats-Unis, on peut être très pauvre et devenir très riche. Certaines fortunes en Amérique ont eu des passés criminels… Le producteur Jay Z par exemple était un dealer de drogues à l’époque et il a inspiré notre personnage principal.

 

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La musique n’est-elle qu’un prétexte pour raconter des histoires ?

Danny STRONG

Au contraire, c’est une valeur ajoutée. «Empire» a été conçue comme un récit musical hip-hop. Les acteurs savent chanter et jouer de la musique. C’est une manière légitime d’intégrer la musicalité dans l’histoire. Cela rend l’expérience plus excitante. Pour le scénario, 3 à 4 numéros musicaux d’une minute rythment chaque épisode. Les chansons sont écrites en fonction de ce que nous racontons. La bande originale a été créée par le rappeur et producteur américain Timbaland, en collaboration avec l’auteur-compositeur et producteur Jim Beanz. Elle a déjà atteint la 1ère place des classements Billboard des meilleures ventes d’albums R & B et hip-hop et des 200 meilleures ventes d’albums aux États-Unis.

 

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Quelle est le degré d’implication de FOX dans «Empire» ?

Danny STRONG

FOX intervient fortement. Nous n’avons pas de liberté totale. Nous recevons des instructions du network, notamment sur la construction de l’histoire et de l’intrigue. Ce qu’ils nous disent est intéressant mais aussi très frustrant. La chaîne est passionnée à l’idée de rendre le show encore meilleur. Ils tentent de nous amener à bâtir des histoires plus provocantes et plus fortes.