Carlton CUSE, Showrunner de «Bates Motel»

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Quelques jours seulement après la diffusion US de la 3ème saison de la série «Bates Motel» basée sur les origines de «Psychose», 13ème RUE diffusera dès ce soir à 23h le programme. Pour nous parler des caractéristiques de la série, média+ s’est entretenu avec Carlton CUSE, Showrunner de «Bates Motel».

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Rappelez-nous l’origine du projet «Bates Motel» ? Quel accueil la série a-t-elle rencontré aux Etats-Unis ?

Carlton CUSE

«Bates Motel» est un prequel revisité du film «Psychose» d’Alfred Hitchcock. La série se déroule à notre époque et met en scène les personnages du film, alors que le personnage de Norman Bates – interprété par le comédien Freddie Highmore – n’a encore que 17 ans. A travers cette fiction, nous avons tenté de répondre à plusieurs questions : quelle est la jeunesse du futur propriétaire du motel de «Psychose» ? Pourquoi est-il devenu un tueur en série ? A partir de là, nous avons pu entamer le processus créatif. Aux Etats-Unis, la série a reçu un très bel accueil en réunissant en moyenne 4,6 millions de téléspectateurs en moyenne (service de rattrapage compris) en saison 2 sur la chaîne câblée A&E. «Bates Motel» s’est imposée comme la série la plus performante sur les 18-49 ans, de toute l’histoire de la chaîne. C’est une cible particulièrement importante aux Etats-Unis.

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Pouvez-vous nous révéler quelques-unes de vos méthodes pour concevoir une telle série ?

Carlton CUSE

La 1ère étape est de trouver une idée qui puisse assurer la pérennité de la série sur plusieurs saisons. S’agissant de «Bates Motel», mon souhait a été de capitaliser sur la relation ambiguë entre les personnages de la mère – incarnée par Vera Farmiga –  et de son fils. Dans la conception d’une série, la 2ème étape est de bien savoir s’entourer. C’est pourquoi j’ai décidé de travailler avec la scénariste Kerry Ehrin («Friday Night Lights»), le réalisateur Tucker Gates («House of Cards», «Alias»,…) que je connais depuis «Lost» ou encore Mark Freeborn, notre architecte décorateur, qui a aussi travaillé sur «Breaking Bad». Il est nécessaire de mettre en place de bons éléments pour créer une alchimie dans l’équipe.

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La création d’une série inspirée du film «Psychose» d’Alfred Hitchcock a-t-elle engendré d’importantes contraintes scénaristiques ou stylistiques ?

Carlton CUSE

Non, pas vraiment ! Les contraintes je ne les ai jamais ressenties comme telles. J’ai précisé à la direction d’Universal qu’il ne fallait pas que je sois enfermé dans la mythologie d’origine de «Psychose». Néanmoins, j’ai conservé les décors (la maison perchée sur la colline, le motel abandonné), mais également les deux icones du récit et l’essence même de leurs personnages. Je me suis senti libre de laisser travailler mon imagination. Pour le programme, nous avons choisi un environnement contemporain pour ne pas être dans l’ombre d’Hitchcock. Nous nous sommes inspirés de l’histoire mais nous en avons fait quelque chose de nouveau.

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Quel regard portez-vous sur les années «Lost» que vous produisiez ?

Carlton CUSE

Vous savez, je ressens une grande fierté à propos de la série «Lost». J’adore ce chapitre de ma vie. C’était un moment privilégié. Ce programme à la fois mystérieux et ambigu a été diffusé à une époque où les réseaux-sociaux faisaient leur apparition. Je suppose que «Lost» sera un jour ou l’autre «rebooté». Je suis totalement à l’aise avec cette idée.