Les syndicats Unsa et SUD de l’opérateur télécom SFR (groupe Altice) ont dénoncé mercredi un «télétravail massif» des salariés «sans aucune mesure d’accompagnement matériel ou financier» portant atteinte à leur santé, le maintien de bas salaires et un «climat social délétère».
«Tous les salariés sont en télétravail sauf ceux dédiés à la supervision ou d’astreinte; beaucoup le subissent et sont en souffrance faute de conditions adéquates que la direction leur refuse», a déclaré Abdelkader Choukrane, délégué central Unsa de l’UES SFR (unité économique et sociale).
Parmi les moyens refusés: les tickets restaurant qui représentaient une «aide réelle pour les bas salaires», le matériel de bureau dont des écrans ou des chaises, la prise en charge partielle des factures d’électricité ou de chauffage, cite pêle-mêle M. Choukrane, à l’instar de SUD dans un communiqué.
SUD dénonce aussi «l’absence de prestations de nettoyage et de désinfection» des locaux pour ceux qui sont encore en présentiel.
L’Unsa dénonce un «climat social délétère» et regrette par ailleurs que la «prime Macron», versée aux 10.000 salariés du groupe fin décembre, «serve à justifier l’absence de hausse de salaires» lors des négociations annuelles obligatoires qui viennent de s’achever. «Il y a des litiges sur les bas salaires que la direction refuse d’aligner au minimum de la convention collective, jouant sur la part variable annuelle», détaille le syndicat.
SUD dénonce également cette pratique qu’il qualifie «d’illégale» et évoque le cas d’«ingénieurs commerciaux B2B (qui adressent les clients entreprise) avec un salaire fixe en dessous du Smic», comme celui «d’un grand nombre de salariés en boutiques».
Concernant le chômage partiel, dont a bénéficié SFR au printemps 2020 et qui concerne encore tous les salariés de ses boutiques depuis lundi, selon M.Choukrane, un accord avait été signé début mai 2020 pour que la perte de salaire soit compensée.
L’Unsa demande de nouveau une «compensation à 100%» pour les salariés à nouveau concernés. Un rapport du cabinet Sextant, expert du Comité social et économique central, cité par SUD, estime que SFR a réalisé «une économie de 47 millions d’euros» grâce au chômage partiel au printemps 2020. Interrogée, la direction de SFR n’a pas souhaité faire de commentaire.