Escroqueries aux SMS de l’Assurance maladie: un sixième suspect mis en examen

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Un sixième suspect a été mis en examen dans une enquête sur une vaste escroquerie aux SMS frauduleux de l’Assurance maladie, réalisée grâce notamment à l’utilisation d’IMSI-catcher, système de surveillance utilisé par les services de renseignement, selon des sources concordantes.Cinq autres hommes avaient déjà été interpellés mi-février et mis en examen. Trois d’entre eux ont été écroués.

Le sixième suspect, né en 1997 et arrêté à Montpellier, a été mis en examen mardi pour escroquerie et tentative d’escroquerie en bande organisée, détention non autorisée d’un dispositif technique ayant pour objet la captation de données informatiques, et pour accès et maintien dans un système de traitement automatisé des données, a précisé une source judiciaire, confirmant une source proche du dossier. Il a été placé en détention provisoire vendredi dernier. «Il comptait se rendre», a déclaré son avocat, Me Philippe Ohayon.

Cette enquête, menée sous l’égide de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), a été ouverte après une plainte déposée en septembre pour escroquerie par une société de télécommunications, avait expliqué la gendarmerie mi-février dans un communiqué.

Les enquêteurs soupçonnaient «une équipe de malfaiteurs» d’utiliser, «dans un véhicule circulant en Île-de-France, une fausse station de base (IMSI-Catcher)», un dispositif habituellement utilisé par les services de renseignement ou de police pour intercepter des données de connexion dans une zone donnée.

Le principe utilisé par les malfaiteurs était de «créer un réseau virtuel puissant, forçant les appareils équipés d’une carte SIM à s’accrocher sur celui-ci afin de diffuser des SMS permettant des escroqueries à partir des comptes Ameli», selon les gendarmes.

Au total, entre septembre 2022 et février 2023, «plus de 400.000 personnes» ont été touchées, recevant un SMS frauduleux, avait indiqué le général Marc Boget, commandant de la gendarmerie dans le cyberespace.

Le SMS les invitait à «mettre à jour leurs données personnelles en cliquant sur un lien» les orientant «sur un site usurpant celui de l’Assurance maladie», selon la gendarmerie.

Le 30 décembre 2022, lors d’un contrôle routier, des policiers avaient arrêté à Paris une conductrice qui avait un IMSI-catcher dans son véhicule. Un deuxième a été découvert mi-février. Il se trouvait dans une ancienne ambulance qui circulait dans les banlieues nord et ouest de Paris.