«France Soir» : disparition repoussée en raison d’un imbroglio

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L’édition papier de «France Soir» devait s’arrêter jeudi, mais sa disparition va être repoussée en raison d’un imbroglio juridique, mêlant direction et syndicats, alors que se discute en coulisse une éventuelle reprise de la dernière chance. Après 2 jours de non-parution, le 1er à l’initiative des journalistes, l’autre de la direction, la réapparition du journal dans les kiosques est incertaine mais pas exclue. Les organisations syndicales, vent debout contre l’arrêt de l’édition papier, estiment illégal que la direction refuse la sortie du journal. «Tant que le Comité d’Entreprise n’a pas rendu son avis sur le plan d’arrêt de la version papier, le journal doit sortir des presses», estime un représentant du personnel. «La direction se met en faute si elle ne fournit pas de travail à ses salariés», a-t-il ajouté. La direction de son côté accuse les syndicats d’avoir empêché la tenue du CE mardi, reconnaissant toutefois avoir besoin de son avis (non-contraignant) pour mettre en oeuvre le plan d’Alexandre Pougachev, à savoir l’arrêt du papier, le plan de suppression de 89 emplois sur 127 et la poursuite d’une activité sur le seul web. Un CE extraordinaire est envisagé pour lundi, mais pas formellement convoqué, selon un élu du personnel qui souligne que les délais de convocation sont doute insuffisants. «Pougachev tente de diviser le personnel et passer en force, mais en fait personne ne connaît vraiment ses intentions, peut-être laisse-t-il pourrir la situation pour aller au dépôt de bilan ?», s’est-il interrogé. «D’ici là il devrait rendre des comptes, car il ne respecte pas le droit du travail et les procédures», a-t-il assuré, rappelant que les élus assignent en référé la direction de «France Soir» sur plusieurs points de droit. Parallèlement, l’ancienne directrice générale Christiane Vulvert, limogée sans ménagement par Alexandre Pougachev, peaufine son offre de reprise. Affirmant disposer d’un tour de table réunissant 10 millions d’euros, elle ne pourrait faire valoir son offre qu’en cas de dépôt de bilan, à condition que le Tribunal de Commerce la désigne comme repreneur.