France TV condamné à communiquer à 132 salariés les fiches d’évaluation secrètes

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France Télévisions a été condamné par le conseil des prud’hommes de Paris à communiquer «sans délai» à 132 salariés «les fiches» secrètes d’évaluation mises en place par l’ancienne direction, a annoncé jeudi le syndicat SNJ du groupe dans un communiqué. Plus de 200 salariés du groupe avaient saisi en janvier les prud’hommes pour avoir accès à ces «fiches». «Les juges ont ordonné +la restitution sous format papier de la fiche Revue du personnel sans délai+ pour 132 de ces salariés», a indiqué le SNJ. Sur les 206 demandes déposées, 74 ont été jugées irrecevables par le conseil qui a rendu sa décision mercredi, a précisé le syndicat. L’existence de ces fiches, comportant parfois des commentaires extrêmement sévères sur le comportement des salariés, avait été rendue publique par FO l’été dernier. La nouvelle direction avait reconnu l’existence de ces fiches dont «ni les salariés, ni les organisations syndicales n’(avaient) été informés», contrairement à la réglementation. Elle avait annoncé en septembre l’abandon de ce dispositif. Saisi par trois syndicats, le tribunal de grande instance de Paris avait interdit à France Télévisions de les détruire. La direction avait pris acte de cette décision et s’était engagée «à procéder à la restitution de ces fiches à l’occasion des entretiens annuels des salariés», selon le SNJ. Jugeant que les salariés n’y avaient pas eu accès assez vite, les syndicats CFDT, SNJ, CGC et SUD avaient coordonné le dépôt d’un dossier devant les prud’hommes. «Le Conseil constate que l’existence des fiches n’est pas contestable car la direction a reconnu le dispositif et voulu détruire les documents», a déclaré jeudi le SNJ. «Il appartient maintenant à la direction d’appliquer ces décisions de justice en communiquant rapidement ces 132 fiches aux salariés concernés», a souligné le syndicat. «Chacun pourra alors décider de l’opportunité de réclamer ou pas une indemnisation». Le SNJ envisage également de faire appel concernant les demandes jugées irrecevables. «France Télévisions prend acte de cette décision et ne commente pas à ce stade», a pour sa part déclaré une porte-parole du groupe.