France TV/ nomination président : un processus secret qui fait polémique

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Le compte à rebours pour la nomination du président de France Télévisions est lancé: à partir de ce mercredi et jusqu’à fin mai, le Conseil supérieur de l’audiovisuel doit désigner le prochain homme fort du groupe audiovisuel, au terme d’un processus secret qui fait polémique.Contrairement à la nomination du PDG de Radio France, en 2014, le régulateur de l’audiovisuel a autorisé les candidatures secrètes pour encourager les postulants ayant d’importantes responsabilités. Si le CSA s’est donné un mois (entre le 22 avril et le 22 mai) pour choisir, le secteur des médias bruisse de rumeurs sur un suspense de courte durée. La raison ? Eviter les fuites, les pressions et couper court aux critiques qui se multiplient sur l’opacité de la procédure. Dernier épisode en date, les rédactions de France 2 et France 3, ont déploré que le gendarme de l’audiovisuel «refuse de révéler le nombre et le nom des candidats retenus» pour la présidence. «L’équipe dirigeante (de France TV, NDLR) va donc être choisie dans les bureaux d’un organe administratif de 8 membres, sans aucune transparence», écrivent les Sociétés des journalistes (SDJ) des principales chaînes du groupe. Avant elles, candidats évincés et anciens membres du CSA ont fait part la semaine dernière de leur «énorme surprise», de leur incompréhension, voire leur amertume. Début avril, l’UMP avait également dénoncé le «mystère» entourant le processus de sélection. Sur les 33 candidatures qu’il a indiqué avoir reçues, le régulateur de l’audiovisuel a procédé a un 1er écrémage mercredi dernier. Si le nombre et l’identité des finalistes ne sont pas officiellement connus, la presse affirme que figurent parmi eux: le président sortant de France TV, Rémy Pflimlin, Pascal Josèphe, ex-directeur d’Antenne 2, Cyrille du Peloux, dirigeant de Veolia, Delphine Ernotte, directrice exécutive d’Orange, Robin Leproux (Ex-RTL et M6), Nathalie Collin, DG adjointe de La Poste, et Christophe Beaux, PDG de La Monnaie de Paris. Les 8 sages du CSA, qui gardent le silence depuis le début, conduisent ces jours-ci les auditions des qualifiés pour le 2nd tour. Tout prétendant à diriger le navire France TV devra avant tout suivre la feuille de route du gouvernement: faire mieux à moindre coût. La future direction devra être plus audacieuse dans ses programmes, attirer le jeune public, promouvoir la culture, développer le numérique et réformer France 3, le tout avec un budget en baisse. Et, si nécessaire, renoncer à une de ses chaînes. En attendant la décision du CSA, tribunes, doléances et contributions se sont multipliées ces jours-ci, des syndicats aux responsables de chaînes, en passant par les producteurs. Le puissant syndicat des producteurs audiovisuels (USPA) appelle le prochain patron du groupe à «rompre avec une certaine vision schizophrénique de l’audience». De leur côté, des producteurs et des dirigeants de France 4, que certains disent menacée, ont publié une tribune pour affirmer que «le service public doit conserver une chaîne qui touche les jeunes et les rassemble plutôt que les pousser à la marge de la sphère audiovisuelle(…)».

 

 Dans une «lettre ouverte aux candidats à la présidence de France 

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élévisions», la CGT du groupe leur demande de «retirer le projet +info 

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015+», qui prévoit la fusion des rédactions nationales de France 2 et France 

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