Jacques DOTOR, rédacteur en chef et directeur des programmes de Télé Alsace

    Après quinze ans dans des télés locales alsaciennes, Jacques Dotor dirige aujourd’hui une télévision régionale, Télé Alsace. Sur le câble, celle-ci peut toucher 300 000 foyers, avec pour maître mot la proximité.

    média+ : Quel est le programme phare de TéléAlsace ?

    Jacques Dotor : Le programme phare de la grille est pour le moment le rendez-vous d’information de proximité d’une heure chaque soir, inspiré de «Nulle part ailleurs», avec le côté convivial et décalé que les gens aiment avoir dans leur télé à 19h00. Parties en studio, reportages éclectiques…

    média+ : Le week end, vous proposez également de nombreux reportages…

    Jacques Dotor : Nous avons une grille de sujets courts, «Carrousel», à la manière de France Info, avec différents thèmes, des portraits d’étrangers aux découvertes de talents en passant par les questions coquines… Nous avons d’ores et déjà 200 sujets courts disponibles et pensons que nous en aurons 400 d’ici seulement une quinzaine de jours.

    média+ : La cabine vidéomaton est-elle une idée qui vous intéresse ?

    Jacques Dotor : Absolument, c’est un concept fort pour une télé de proximité comme la nôtre. Télé Grenoble a dû avoir 38 autorisations différentes pour installer une cabine sur la place centrale de la ville, ce qui en dit long sur le parcours du combattant qui nous attend pour installer ce programme à l’antenne ! Mais nous n’allons pas baisser les bras et comptons bien proposer ce type de programme prochainement. Le monde ne s’est pas fait en un jour et nous travaillons en permanence pour améliorer la chaîne.

    média+ : Quel est le secret de la réussite pour une chaîne de proximité comme TéléAlsace ?

    Jacques Dotor : La meilleure com, c’est le direct ! Il n’y a aucun doute là dessus. Une télé de proximité doit aller chercher le téléspectateur à l’extérieur. D’ici à la mi-décembre, nous allons avoir une trentaine de sorties hors studio, dans des lieux de parfois plus de deux cent cinquante spectateurs. Et puis, nous avons un excellent prestataire professionnel, «Via Storia», qui a notamment travaillé pour le «13 heures» de Jean-Pierre Pernaut. En terme de logistique, c’est une assurance.

    média+ : France 3 Alsace, ce n’est pas une télé locale en mieux ?

    Jacques Dotor : Nous sommes complémentaires avec France 3 Alsace et en aucun cas des concurrents. Nous avons des moyens minuscules comparés aux leurs. Mais nos programmes de proximité, qui consistent par exemple à venir dans une ville une heure entière, dans les conditions du direct, ne sont plus faits par France 3 depuis longtemps. D’ailleurs, nous avons proposé une collaboration à l’antenne à France 3 Alsace, qui est restée lettre morte.

    média+ : Télé Alsace, dans vos rêves, ça ressemblerait à quoi sur le moyen terme?

    Jacques Dotor : J’ai travaillé quinze ans pour des locales, sur trois projets de télé différents en Alsace. On a fini par me proposer de développer une télé régionale. TéléAlsace a une vingtaine de permanents mais est avant tout une chaîne participative avec des vidéastes amateurs éclairés fournissant des images, toujours dans une idée de proximité. Le dernier étage de la fusée serait l’achat de contenus existant pour être la vitrine de productions régionales multidiffusées sur l’antenne.