Japon: un homme soupçonné de cyberharcèlement après le suicide d’une jeune participante d’une émission de téléréalité

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La police japonaise a annoncé jeudi avoir transmis au parquet le dossier d’un homme ayant harcelé sur les réseaux sociaux une jeune participante d’une émission de téléréalité, dont le suicide en mai dernier avait eu un retentissement international.
Ce suspect doit faire l’objet d’une enquête approfondie en lien avec la mort de Hana Kimura, 22 ans, qui figurait dans l’émission de téléréalité «Terrace House», diffusée au Japon sur Fuji TV et dans le monde entier sur la plateforme de streaming Netflix, dans laquelle six jeunes gens cohabitent devant les caméras.
L’homme n’a pas été arrêté pour le moment et son identité resteraconfidentielle en attendant la décision du parquet de l’inculper ou non pour injure publique, a déclaré un porte-parole de la police de Tokyo.
«Le suspect a envoyé des messages à la victime sur un réseau social en mai dernier, dont «Ta personnalité est horrible. Est-ce que ta vie vaut la peine d’être vécue?» ou «Hey, hey, quand est-ce que tu vas mourir?»», a-t-il détaillé.
«Beaucoup de gens ont vu ces insultes, ce qui constitue une injure publique» envers la jeune femme, a-t-il ajouté. Bien que très populaire auprès du public, Hana Kimura, catcheuse aux cheveux roses, avait aussi reçu des tombereaux d’injures sur les réseaux sociaux, comme «tout le monde sera content quand tu ne seras plus là», avaient rapporté les médias japonais. La mère de la jeune femme, Kyoko Kimura, s’est réjouie jeudi de l’avancée de l’enquête.
«Je prie pour que cela dissuade ceux qui calomnient, afin que moins de gens aient à subir ce genre d’épreuve», a-t-elle déclaré dans un communiqué cité par les médias japonais.
Mme Kimura a également appelé à ce que ceux qui ont harcelé sa fille en ligne ne soient pas publiquement identifiés. «Hana n’aurait pas voulu» qu’ils «deviennent des victimes à leur tour» d’un déchaînement de haine sur les réseaux sociaux, a-t-elle assuré.
L’émission «Terrace House» a été annulée après la mort de la jeune femme, qui avait eu un écho médiatique mondial et une nouvelle fois attiré l’attention sur la question du cyberharcèlement au Japon et ailleurs.
Gouvernement et élus japonais avaient alors promis de combattre plus activement ce phénomène.
En Corée du Sud également, les décès de plusieurs stars de la musique K-pop ces dernières années ont provoqué des appels à punir plus sévèrement le harcèlement en ligne.
Et au Royaume-Uni, le suicide en février dernier de l’animatrice de l’émission de téléréalité «Love Island», a entraîné une immense campagne en ligne contre le harcèlement en ligne, sous le mot-dièse #BeKind (soyez gentils).