Koweït: une loi restrictive sur les médias internet votée au Parlement

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Le Parlement koweïtien a voté mercredi une nouvelle loi règlementant les médias «professionnels» qui utilisent exclusivement internet, au lendemain de l’entrée en vigueur d’une loi controversée sur la cybercriminalité.Tous les médias électroniques, comme les services, bulletins ou publications d’informations, les sites des journaux et des télévisions ainsi que les services commerciaux sont soumis à cette nouvelle loi. Trente-sept membres (sur 50) au Parlement ont voté en faveur et quatre contre, estimant que la loi allait restreindre encore plus la liberté d’expression au Koweït. «Le gouvernement veut utiliser cette loi pour limiter les libertés», a affirmé le député Jamal al-Omar, soulignant qu’elle violait la Constitution. Le ministre de l’Information, cheikh Salmane Al-Sabah, a expliqué que la loi règlementait uniquement les médias internet et ne s’appliquait pas aux comptes personnels, comme les blogs. La loi stipule que toutes les publications internet doivent obtenir une licence du gouvernement et prévoit des peines de prison pour plusieurs délits. Amnesty International a vivement critiqué mardi une nouvelle loi sur la cybercriminalité au Koweït qui, selon l’organisation de défense des droits de l’Homme, allait restreindre davantage la liberté d’expression. Cette loi prévoit la criminalisation d’une série d’expressions en ligne comportant notamment des critiques envers le gouvernement, des dignitaires religieux ou des dirigeants étrangers, relève Amnesty. Des dizaines de personnes au Koweït ont été arrêtées et poursuivies en justice, certaines servant déjà des peines de prison, en vertu d’une autre loi pour des commentaires sur les réseaux sociaux. Votée en juin, la loi sur la cybercriminalité prévoit des peines de 10 ans de prison et des amendes allant jusqu’à 165.000 dollars pour des crimes en ligne, notamment ceux liés au terrorisme.