La TV américaine puise à nouveau dans l’histoire du 20e siècle avec «Magic City»

428

Après «Mad Men» et «Boardwalk Empire», la télévision américaine puise à nouveau dans l’histoire du 20e siècle avec «Magic City», description brillante de Miami à la fin des années 50, quand la ville attirait les stars et la mafia et bruissait des échos de la révolution cubaine. Cette nouvelle série sera diffusée à partir de vendredi aux Etats-Unis sur la chaîne payante Starz, à qui l’on devait déjà la série «Spartacus». Elle suit le personnage de Ike Evans, patron de l’hôtel de luxe Miramar Playa, qui a vendu son âme au diable en laissant un puissant mafieux local financer la construction de son établissement. A travers Ike et son hôtel, la série dresse un portrait passionnant de Miami Beach en son «âge d’or», quand elle attirait à la fois les plus grandes stars, les hommes politiques et le crime organisé, sur fond de revendications sociales grandissantes et alors que grondait la révolution dans l’île voisine de Cuba. Son auteur, Mitch Glazer, est né à Miami Beach et a travaillé adolescent dans les hôtels mythiques de la ville. Quand il a réuni ses souvenirs pour en faire une série, il a découvert qu’il y avait «d’autres moteurs pour l’histoire, liés au contexte politique de l’époque». «Castro était à La Havane; la mafia à Miami Beach; John Fitzgerald Kennedy à Palm Beach, sur le point de se présenter à l’élection présidentielle; et la CIA se développait à Miami», dit-il. Pour recréer Miami Beach à la fin des années 50, Starz n’a pas lésiné sur les moyens, en reconstruisant des parties entières du Miramar en studio. Le projet est né il y a dix ans, soit bien avant le lancement de «Mad Men», qui a suscité une vague de séries «vintage» aux Etats-Unis. Une grande chaîne en clair avait d’abord pensé le produire, avant de jeter l’éponge. «C’était trop risqué pour une chaîne en clair. C’est une série taillée pour une chaîne payante», affirme Jeffrey Dean Morgan. «Ce que raconte la série doit pouvoir être montré de façon réaliste, que ce soit le sexe, la violence ou les dialogues. Et c’est difficile à faire sur une chaîne en clair».