Le Premier ministre britannique Rishi Sunak plaide pour une «approche internationale» concernant la sécurité de l’IA

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Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a plaidé jeudi pour une «approche internationale» concernant l’intelligence artificielle (IA), appelant à être «honnête» quant aux risques considérables posés par cette technologie, avant un sommet sur le sujet la semaine prochaine au Royaume-Uni. «Ma vision, et notre but ultime, est de travailler vers une approche plus internationale dans la sécurité, où nous collaborons avec nos partenaires pour faire en sorte que les systèmes d’IA soient sûrs avant d’être lancés», a déclaré Rishi Sunak.

Dans cette optique, il a assuré que le travail de l’Institut britannique sur la sécurité de l’IA, dont il a annoncé jeudi la création, présentée comme une première, «sera disponible pour le monde». Dans son discours prononcé jeudi à Londres, Rishi Sunak a posé les jalons de ses ambitions en vue du sommet international des 1er et 2 novembre à Bletchley Park, manoir au nord de Londres où a été déchiffré un code utilisé par les nazis. Il a assuré qu’il bataillerait pour aboutir à la «première déclaration internationale sur la nature» des «risques» de l’IA et proposerait la mise sur pied d’un groupe d’expert internationaux, inspiré du modèle du Giec sur le climat, pour publier un rapport sur l’état de la science sur l’IA. Rishi Sunak a en outre défendu l’invitation de la Chine à cet événement, soulignant qu’il ne peut y avoir de «stratégie sérieuse pour l’IA sans au moins essayer d’impliquer toutes les grandes puissances mondiales» du secteur. Avant ce discours, le gouvernement britannique a publié un rapport de 45 pages synthétisant les risques anticipés.

«Compte tenu de la grande incertitude autour des prévision du développement de l’IA, il n’y a pas suffisamment d’éléments pour exclure que des futurs systèmes d’IA très performants, s’ils sont mal positionnés ou contrôlés de manière inadéquate, puissent constituer une menace existentielle», peut-on lire dans ce texte. «Toutefois, de nombreux experts considèrent qu’il s’agit d’un risque dont la probabilité est très faible», tempère le rapport. Rishi Sunak a souligné l’importance d’être «honnête au sujet des risques» qui y sont compilés, énumérant la potentielle utilisation de l’IA pour «fabriquer des armes chimiques ou biologiques», des «cyberattaques, de la désinformation, des fraudes, ou même des abus sexuels d’enfants». «Et dans les cas les plus improbables mais extrêmes, il y a même le risque que l’Humanité perde complètement le contrôle de l’IA», a-t-il ajouté. Se défendant de vouloir être «alarmiste», certains experts estimant que rien de tout cela «ne se produira jamais», Rishi Sunak, en grande difficulté dans les sondages en vue des prochaines élections attendues l’année prochaine, a assuré vouloir «protéger» les Britanniques.