Les autorités pakistanaises ont à nouveau interdit la populaire plateforme vidéo TikTok

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Les autorités pakistanaises ont à nouveau interdit jeudi la populaire plateforme vidéo TikTok, après la décision d’un tribunal favorable à un citoyen qui accusait la compagnie de promouvoir l’obscénité. 

«L’interdiction de TikTok prend effet aujourd’hui (jeudi)», a indiqué un représentant de la société. Des utilisateurs ont confirmé qu’ils n’avaient plus accès à leur compte et ne pouvaient voir les courtes vidéos qui ont fait de cette application l’une des plus populaires au Pakistan. «C’est absurde», a réagi l’un d’eux, Imdad Kazmi, qui étudie la communication dans une université publique. 

«Cela affecte des milliers de personnes qui font la promotion de produits, de la mode et d’autres biens (avec l’application). Cette interdiction n’est absolument pas une solution». TikTok, détenue par le groupe chinois ByteDance, a déjà été interdite deux fois au Pakistan pour un contenu jugé «indécent», la dernière fois en mars. 

La compagnie s’était ensuite engagée à mieux modérer son contenu. Elle avait annoncé mercredi avoir supprimé plus de six millions de vidéos en trois mois au Pakistan, pour éviter une interdiction permanente dans ce pays profondément conservateur. 

Environ 15% des vidéos retirées concernaient la «nudité adulte et les activités sexuelles». Un porte-parole a déclaré que les vidéos réalisées au Pakistan avaient été retirées à la suite de demandes d’utilisateurs ou du gouvernement. 

Dans ce pays musulman, il est tabou, par exemple, de diffuser des vidéos où les vêtements des protagonistes laissent apparaître trop de peau. Au début du mois, de petits rassemblements anti-TikTok ont eu lieu pour dénoncer la diffusion de contenus homosexuels. 

«Nous avons accru notre capacité de modération en langue locale au Pakistan et travaillons assidûment pour réviser et prendre des mesures pour le contenu qui viole les recommandations de notre communauté», a déclaré TikTok dans un communiqué jeudi. 

Le tribunal a précisé que l’interdiction resterait de vigueur jusqu’à une nouvelle audience sur ce dossier le 8 juillet. Les défenseurs de la liberté d’expression critiquent depuis longtemps la censure rampante du gouvernement pakistanais et le contrôle de l’internet et des médias. 

Des applications de rencontre ont été bloquées et, l’année dernière, les régulateurs pakistanais avaient demandé à YouTube de bloquer immédiatement l’accès à toutes les vidéos qu’ils considéraient comme «répréhensibles» dans le pays.