Les pistes du ministre de la Culture pour «retisser des liens» entre la presse et les Français

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Le ministre de la Culture Franck Riester a évoqué jeudi «plusieurs pistes» pour «retisser des liens» entre la presse et les Français, dont la création d’un conseil de déontologie, alors que la confiance des Français dans les médias a atteint son plus bas historique. Interrogé par France Info, le ministre s’est dit «inquiet parce que la presse est un des piliers de la démocratie». Il faut «condamner les responsables politiques qui attaquent la presse, qui insultent la presse. C’est inadmissible», a-t-il dit en désignant Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen.Pour «retisser des liens de confiance entre la presse et les Français, il y a plusieurs pistes et notamment la meilleure différenciation entre la presse et un certain nombre d’organes, notamment sur les réseaux sociaux, qui peuvent apparaître comme de l’information mais qui n’en sont pas». Reporter sans frontières (RSF) et certaines rédactions «réfléchissent à la certification des rédactions pour faire en sorte de préciser que oui là, on a affaire à de l’information et que là, non, on n’a pas affaire à de l’information», a-t-il dit. Il faut aussi avoir «un dispositif qui permette de mieux traiter l’information d’une façon équitable». Cela passe par un CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) «avec peut-être des pouvoirs nouveaux pour s’assurer que les conventions qu’il signe avec les éditeurs de télévision soient mieux respectées». Et comme les journalistes «peuvent parfois être critiquables», cela passe «peut-être aussi» par «un dispositif qui permette (…) aux Français d’avoir un recours». «C’est l’idée d’un conseil de la presse qui permettrait de regarder ces questions de déontologie. «Je pense que ça doit être la profession qui s’occupe de ces questions de déontologie», de ces «questions éditoriales», a-t-il précisé. «C’est très important que les Français sachent que, oui la presse est quelque chose à protéger car c’est un pilier de notre démocratie mais que les journalistes peuvent être critiqués». «Aucune décision n’est prise. Cela doit se faire avec les rédactions», a-t-il précisé. En octobre, Franck Riester avait confirmé la mission que venait de confier sa prédécesseure Françoise Nyssen à l’ex-PDG de l’AFP Emmanuel Hoog, et qui porte sur la mise en place d’un conseil de la déontologie de l’information. Il avait précisé que ses conclusions devaient lui être remises fin janvier. Le ministre a indiqué qu’il rencontrait ces jours-ci des rédactions et des patrons de presse pour parler de la sécurité des journalistes sur le terrain mais aussi de ces questions de déontologie et des «fake news».