Musiciens, artistes français ou éditeurs de journaux se mobilisent contre les GAFA pour défendre la réforme européenne du droit d’auteur

288

Des musiciens et artistes francais, de Jean-Jacques Goldman jusqu’aux éditeurs de journaux ainsi que des créateurs de contenus en
tous genre se mobilisent contre les GAFA pour défendre la réforme européenne du droit d’auteur, avant un vote crucial des
eurodéputés qui devrait intervenir jeudi.
Plus de 70 artistes ont pourfendu, dans une tribune mise en ligne mardi par le quotidien «Le Monde», une «campagne de
désinformation au service des grandes puissances du numérique», qui «répand l’idée que ce texte met en péril l’exercice des libertés
fondamentales sur Internet». «Il est urgent de rappeler qu’être artiste est un métier. Les créateurs ont une place essentielle dans notre
société, et leur protection participe du bon fonctionnement de notre démocratie», soulignent les signataires, dont Julien Doré, Abd al
Malik, Françoise Hardy…

L’objectif principal de cette réforme, proposée par la Commission européenne en septembre 2014, est la modernisation du droit
d’auteur rendue nécessaire par la révolution numérique, la dernière législation sur le sujet remontant à 2001. L’idée étant d’obliger
les plateformes à mieux rémunérer les créateurs de contenus. La directive prévoit aussi la création d’un nouveau «droit voisin» pour
les éditeurs de presse (article 11). Il permettra aux journaux, magazines, mais aussi aux agences de presse comme l’Agence France-
Presse de se faire rémunérer lors de la réutilisation en ligne de leur production. Mais la réforme est la cible d’intenses critiques
notamment de la part des GAFA, d’eurodéputés écologistes et libéraux, et de juristes, qui affirment que ce projet favoriserait les
groupe de presse les plus connus au détriment des médias indépendants et des start-up, au risque d’amoindrir la liberté d’expression.
Ainsi, l’ADIMA, groupe de pression qui rassemble les GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) et d’autres grands noms du
secteur technologique, a appelé dans un communiqué les eurodéputés à «sauver l’internet» en rejetant le projet de réforme, lors d’un
vote qui devrait intervenir ce jeudi au Parlement européen, réuni cette semaine en session plénière à Strasbourg.
Les organisations d’éditeurs de presse de l’UE sont également montés au créneau, en soulignant que sans juste rémunération, les
médias qui jouent un rôle essentiel dans le pluralisme de l’information et la démocratie, ne peuvent survivre. «Les eurodéputés ont
été littéralement bombardés de plus de 35 000 courriels et messages téléphoniques automatisés» pour les pousser à rejeter la réforme,
dans le cadre d’une «campagne bruyante et trompeuse» menée par les géants américains de l’Internet, ont ils dénoncé dans un
communiqué.