P. Cadéac dresseur de cinéma élève 250 vedettes à plumes, à poils et à pattes

360

 

Ses papillons se promènent en laisse et ses chiens peuvent sauter comme des kangourous: Pierre Cadéac, dresseur de cinéma, élève dans son improbable domaine près de Paris 250 vedettes à plumes, à poils et à pattes. «Attaque!»: En pantalon de velours brun et chemise kaki, le dresseur lance un loup à l’assaut de … sa propre gorge. La bête au pelage gris prend son élan, le percute et le projette à terre, avant de sembler s’acharner sur sa jugulaire. Garanti sans trucage: Il a logé un morceau de viande contre son cou, entre ses mains, pour attirer le carnivore. «Les loups sont très gentils mais maladroits donc attention!», relève-t-il, glissant n’avoir jamais trouvé d’acteur qui consente à jouer lui-même la scène. Loups mais aussi chiens, aigles, ou encore rats, Pierre Cadéac qui s’est rendu, en 35 ans de carrière, incontournable dans le cinéma français, élève une soixantaine d’espèces à Villemer (Seine-et-Marne). Ses bêtes ont «joué» dans 3.000 longs métrages et publicités. A 56 ans, il a tourné avec le gratin du cinéma. Guillaume Canet, Gérard Depardieu ou encore Sophie Marceau se sont révélés «très à l’aise» avec ses animaux. Son rôle consiste parfois à rassurer l’acteur, comme lorsque Jean Rochefort, armé d’une épée en bois, a dû affronter un cobra attaché au sol par la queue pour l’empêcher de fondre sur lui. Pour cet as de la débrouille, dont la société Fauna Films emploie 12 personnes et facture ses prestations plusieurs milliers d’euros la journée, «aucun scénario n’est impossible». Les bons de commande qui se bousculent dans son bureau vont d’une «course d’autruches avec des acteurs dessus», à la recherche d’un «teckel handicapé à roulettes».