PPDA : une nouvelle plainte pour viol et des témoignages accablants

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L’ancien présentateur vedette de TF1 Patrick Poivre d’Arvor a beau être en retrait de la vie des médias, «l’affaire PPDA» bat son plein, avec l’annonce du dépôt d’une nouvelle plainte le visant pour un viol présumé il y a 27 ans et la diffusion jeudi soir d’un «Complément d’enquête» comportant plusieurs témoignages l’accablant. Dans ce magazine d’investigation, Mathilde (prénom modifié), à l’origine de la nouvelle plainte, dénonce un viol dans les locaux de TF1 à Boulogne-Billancourt en février 1995. A l’époque âgée de 24 ans, journaliste tout juste diplômée, elle déclare avoir été invitée dans le bureau de PPDA où il l’aurait «embrassée» puis «basculée sur la moquette». «Il a enlevé mon pantalon, il a enlevé son pantalon et il m’a violée. Je n’avais plus aucun réflexe», décrit-elle. Celle qui est désormais quinquagénaire a porté plainte pour viol à Paris. Une plainte cependant traitée par le parquet de Nanterre en raison du lieu des faits, a indiqué celui-ci mercredi. Dans l’émission, Mathilde poursuit: quelques jours après la 1ère agression, il «m’a attrapée par les cheveux et a approché mon visage de son sexe. Là, je me suis débattue». Une plainte pour tentative de viol a également été déposée, selon une source proche du dossier. Quelques jours avant la diffusion de «Complément d’enquête», mardi, l’ancien animateur avait lui-même déposé une plainte avec constitution de partie civile pour dénonciation calomnieuse contre 16 femmes ayant auparavant porté plainte contre lui pour violences sexuelles ou harcèlement sexuel. D’après des passages publiés par franceinfo, il y fustige le «lot d’excès et de dérives» du mouvement social #MeToo. A ses yeux, les 16 accusatrices sont des femmes «éconduites ou ignorées», nourrissant une «amertume qui les conduit à commettre, par vengeance tardive, le délit de dénonciation calomnieuse». Le journaliste avait déjà déposé une plainte similaire en février, classée sans suite. Hélène Devynck, l’une des femmes visées, y voit une «procédure bâillon» qui «fait des victimes les coupables», et se fonde sur une «domination par l’argent»: «on n’a pas forcément toutes les moyens de se payer des avocats», a-t-elle déclaré mercredi. La plainte pour viol de Mme Devynck, journaliste et scénariste, avait été classée sans suite en juin 2021 pour prescription. «J’attends que cette procédure bâillon (de dénonciation calomnieuse) se transforme en procès et qu’on puisse toutes défiler à la barre. Ça va être difficile de faire croire que 16 femmes mentent», dit-elle. Depuis le début de l’affaire, l’ancienne star du JT et écrivain à ses heures, a été progressivement écarté des cercles mondains et littéraires qu’il avait assidûment fréquentés, d’après «Paris-Match» qui lui a consacré sa Une en avril sous le titre «PPDA, sa nouvelle vie de paria». Selon l’hebdomadaire, le journaliste, absent des écrans depuis l’arrêt de «Vive les livres» sur CNews début 2021, «semble vivre un long confinement médiatique». L’affaire avait éclaté en février 2021 quand l’écrivaine et journaliste Florence Porcel avait porté plainte, en l’accusant de lui avoir imposé un rapport sexuel en 2004 et une fellation en 2009. Une enquête préliminaire avait été menée pendant 4 mois par le parquet de Nanterre et 23 femmes avaient témoigné. La majorité des faits dénoncés étant prescrits, l’enquête avait été classée sans suite en juin. Fin novembre, Mme Porcel s’était constituée partie civile afin de provoquer la saisine d’un juge pour enquêter de nouveau sur les faits non prescrits dénoncés. L’information judiciaire, ouverte en décembre 2021, suit son cours. Une 2ème enquête pour viol est menée à Nanterre, cette fois par des magistrats du parquet, pour des faits apparaissant prescrits.