Voici un petit florilège de corrections demandées par les chaînes de télévision et autres diffuseurs de films et téléfilms aux auteurs de sous-titrage et de doublage, évoquées lors d’un débat sur leur «liberté d’écriture» organisée par la Sacem. Pas de noms de marques: lorsqu’un personnage parle d’une «Mercedes», il dit «voiture de sport allemande» dans la version française, et lorsqu’il prend du «Prozac», il prononce «antidépresseurs». Le «Coca-Cola» devient «soda» ou «boisson gazeuse», le «scotch» du «ruban adhésif», et une «action Vodafone», une «action des opérateurs téléphoniques». Pas de noms à consonance étrangère: un auteur a rapporté le contenu de cet e-mail, adressé par un correcteur, lui demandant de «franciser tous les noms allemands» d’une série: «Il n’est pas nécessaire que le téléspectateur apprenne dès les premières secondes de l’épisode qu’on est en Allemagne, il le saura bien assez tôt». De même, dans une série italienne, un autre a demandé que les «carabinieri» en uniforme deviennent des «gendarmes» et que tous les prénoms italiens soient francisés. Pas de termes politiquement incorrects: «fuck», courant dans les films et téléfilms américains, disparaît en VF aux heures de grande écoute. On ne peut traduire «gas chamber» par «chambre à gaz» concernant l’exécution des condamnés à mort aux Etats-Unis, car «cela évoque trop les nazis», selon un correcteur. De même, des «grosses» sont devenues des «idiotes» et des «Turcs» des «skaters», dans la VF d’une série allemande pour la jeunesse.