Radio France, en faveur d’«un usage raisonné» de l’IA, a bloqué cet été l’accès d’OpenAI aux contenus du groupe public

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adio France, en faveur d’«un usage raisonné» de l’intelligence artificielle, a bloqué cet été l’accès d’OpenAI, à l’origine de ChatGPT, aux contenus du groupe public car ils les utilisaient «sans consentement», a déclaré Sibyle Veil, présidente de Radio France, lundi. 

«Il y a une chose dans cet usage raisonné qui ne passe pas: c’est le pillage sans autorisation des contenus. Cet été, nous avons donc bloqué le robot d’OpenAI qui reprenait nos contenus sans notre consentement», a indiqué la dirigeante, à la tête du groupe radiophonique public depuis 2018. 

«C’est une question de cohérence. Cela fait six ans que je me bats dans cette maison pour valoriser la valeur des contenus audios et la valeur du travail de ses créateurs», a-t-elle ajouté. «Pour que ce type de position ait de l’effet, il faut que d’autres médias le fassent aussi», a-t-elle fait valoir, rappelant la position similaire adoptée notamment par le journal américain «The New York Times». Cette décision, prise au coeur de l’été, demeure toutefois une «mesure conservatoire», comme l’a précisé récemment sur X (ex-Twitter) Laurent Frisch, directeur du numérique et de la stratégie d’innovation de Radio France, estimant «sain qu’OpenAI ait donné cette possibilité et la respecte». 

Radio France est en train de «s’immerger dans ces innovations technologiques», a assuré Sibyle Veil, annonçant la mise en place «d’innovations immédiates» notamment pour retranscrire les contenus du groupe de façon à «améliorer leur référencement et donc leur «découvrabilité»» sur Internet. 

La patronne de Radio France a également indiqué travailler depuis deux ans avec l’Inria (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique) et l’Ecole Polytechnique «sur le tri de data à grande échelle» et l’utilisation d’un outil permettant de «vérifier en temps réel les statistiques, y compris en direct». Par ailleurs, Radio France doit accueillir en septembre le premier «hackathon» (compétition informatique, NDLR) de médias publics européens sur l’intelligence artificielle