Radio France renforce son dispositif contre les discriminations, le harcèlement sexuel et les agissements sexistes

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La patronne de Radio France Sibyle Veil a annoncé mercredi en interne le renforcement du dispositif de lutte contre les discriminations, le harcèlement sexuel et les agissements sexistes ainsi que le lancement d’une mission pour libérer la parole, après une longue enquête de «Télérama» sur le sexisme à Radio France.

Dans cette enquête sur le sexisme à Radio France mise en ligne mercredi, sept journalistes qui travaillent en CDD dans le groupe radiophonique dépeignent, sous couvert d’anonymat, les commentaires sexistes dont elles font l’objet, «une ambiance machiste, un climat de prédation anxiogène qui polluent leur travail et le rendent douloureux au quotidien», résume le magazine.

L’enquête rapporte d’autres témoignages de journalistes et cadre plus âgés, qui dénoncent des «sanctions promotions» pour des harceleurs. Citée dans l’enquête, la patronne du groupe assure que ce sont «des pratiques d’un autre âge».

Des témoins interrogés par «Télérama» déplorent toutefois un manque de communication interne sur les sanctions, et pointent la difficulté pour les plus précaires à s’exprimer sur les agissements sexistes. «Je suis pleinement investie depuis ma nomination sur ce sujet et (…) vous pouvez compter sur ma plus grande fermeté pour que ces agissements ne soient pas tolérés au sein de Radio France», assure Sibyle Veil dans un courriel envoyé mercredi aux salariés.

«Tous les faits remontés donneront lieu à une enquête. Tout fait avéré donnera lieu à une sanction. Toute victime ou témoin qui saisira ces dispositifs sera protégé, quel que soit son statut, et pourra compter sur la confidentialité totale de sa démarche. Je m’y engage personnellement», poursuit-elle.

Elle annonce dans cette optique le renforcement de la cellule dédiée à l’écoute et au recueil des témoignages, à l’investigation des cas signalés, et à la prévention et sensibilisation des collaborateurs de toutes les entités de Radio France.

Elle lance en outre une mission «afin de proposer des améliorations de manière à créer les conditions d’une parole libre au sein de l’entreprise», qui sera menée par Sophie Coudreuse, la déléguée à l’égalité des chances, en lien avec les organisations syndicales, pour une présentation le 11 juillet aux CSE de Paris et de région.

«La libération de la parole est primordiale pour assurer la sécurité et la sérénité de toutes et tous au travail», souligne la dirigeante.