«Thérèse Desqueyroux», le dernier film de Claude Miller, sort mercredi

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«Thérèse Desqueyroux», adaptation du roman de François Mauriac avec Audrey Tautou dans le rôle-titre, sort mercredi sur les écrans, et c’est le dernier film de Claude Miller, disparu au mois d’avril à 70 ans. François Mauriac, lui-même fils d’un propriétaire terrien des Landes, a dit avoir eu 3 inspiratrices pour le personnage de ce roman court et fort paru en 1927 : Henriette Canaby, acquittée en 1906 d’une tentative d’empoisonnement de son mari, entrevue aux assises de la Gironde quand il était jeune homme; une jeune femme «ardente et brûlante, ayant probablement le goût des femmes», qui avait épousé un voisin de l’écrivain, un «fils unique de la campagne, très riche et très ordinaire de manières»; enfin une amie des Mauriac, dont «le grand front», «les cigarettes» et «une certaine façon d’être» ont bâti l’apparence de Thérèse. En relisant «Thérèse Desqueyroux», Claude Miller a découvert que «tout ce qu’(il) aime au cinéma était là», notamment «un climat dambiguïté qui exige du spectateur un travail pour rentrer dans le film», a-t-il raconté dans une interview réalisée avant son décès, publiée à l’occasion de la sortie du film. Et Audrey Tautou, pour lui, «était exactement l’idée que je me faisais de Thérèse», cette riche héritière d’un domaine forestier des Landes, à la fois cartésienne et rêvant de quitter son monde immuable de convenances et de pins à perte de vue. Et qui ne devra paradoxalement la liberté qu’au suprême sens de la famille d’un mari qu’elle a tenté de tuer sans même le haïr vraiment. Celui-ci, et le père de Thérèse, sont incarnés par Gilles Lellouche et Francis Perrin. Catherine Arditi, Anaïs Demoustier, Isabelle Sadoyan et Stanley Weber complètent la distribution.