Une mandataire ad hoc désignée pour aider le groupe français Atos à négocier avec ses banques

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Le Tribunal de commerce de Pontoise a désigné la spécialiste du sauvetage d’entreprises Hélène Bourbouloux comme mandataire ad hoc pour aider le groupe français Atos à négocier avec ses banques créancières, a indiqué jeudi une source proche du dossier.

«Les réunions de travail ont commencé», a précisé cette source. Contraint de négocier avec ses 22 banques créancières, Atos, confronté à un mur de dette, avec 3,65 milliards d’euros d’emprunts et d’obligations à rembourser ou refinancer avant fin 2025, avait annoncé lundi avoir sollicité un tel soutien.

Habituée des procédures de conciliation, Me Hélène Bourbouloux a notamment travaillé sur les dossiers Casino, Orpéa ou encore Presstalis.

L’ancien fleuron de la tech française, qui a vu sa notation financière dégradée fin janvier par l’agence S&P, enchaîne les déconvenues depuis plusieurs années.

Lundi, il avait également annoncé renoncer à un projet d’augmentation de capital censé lui apporter une bouffée d’oxygène.

En parallèle, le groupe a dit poursuivre ses négociations avec le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky pour la reprise de Tech Foundations, l’entité qui regroupe les activités historiques d’infogérance. Et ce «sans certitude qu’elles aboutissent à un accord», a répété Atos. Une prudence déjà exprimée début janvier.

Le groupe continue aussi ses discussions avec Airbus pour la cession de ses activités big data et sécurité (BDS).

Il a ouvert une phase de «due diligence» (consultation des comptes, NDLR) préalable aux négociations. Atos avait indiqué que la valeur d’entreprise du périmètre concerné était évaluée entre 1,5 et 1,8 milliard d’euros.

L’entreprise, qui a récemment connu plusieurs changements de gouvernance, devra aussi faire face à une mission d’information au Sénat, dont les travaux devraient débuter «courant février».

Alors qu’elle s’échangeait aux alentours de 75 euros début 2021, avant la sortie du groupe informatique (110.000 salariés) de l’indice boursier CAC 40 en septembre de la même année, l’action Atos a perdu plus de 90% de sa valeur, pour atteindre à peine 3 euros, le plus bas niveau de son histoire.