«Les producteurs britanniques représentent 18% des tournages étrangers en France»

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Valérie LEPINE-KARNIK, Déléguée Générale de Film France

Film France, soutenue par le CNC, réunit le réseau des commissions du film et a pour mission de promouvoir les tournages et la post-production en France. Cet aspect stratégique nous est présenté et expliqué par Valérie LEPINE-KARNIK, Déléguée Générale de Film France.

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Comment procédez-vous pour promouvoir au mieux le territoire français auprès des productions audiovisuelles étrangères ? 

Valérie LEPINE-KARNIK

Notre mission consiste d’abord à nous déplacer dans les différents marchés professionnels où nous présentons à la fois nos décors, paysages et savoir-faire technique. A l’occasion de la 1ère édition du salon international des lieux de tournages qui se déroule à Londres les 14 et 15 décembre prochains, nous accompagnerons une importante délégation de commissions du film, industries techniques et associations professionnelles. L’idée est de promouvoir des lieux de tournages et des décors emblématiques sur le territoire. En parallèle, nous faisons valoir le savoir-faire de nos industries techniques. C’est à la fois un appel du pied pour les producteurs britanniques qui représentent 18% des tournages étrangers en France sur 2014, et c’est un encouragement pour qu’ils augmentent leurs activités en France. De plus, avec l’amélioration très sensible du crédit d’impôt international qui passera en 2016 de 20 à 30% pour les films étrangers tournés en France, cela se présente plutôt bien. Film France détient par ailleurs un réseau de 41 commissions locales qui assure l’accueil de tournages et propose un recours efficace aux ressources locales. Avec notre base de données de 20.000 décors répertoriés, vous pouvez aisément faire des pré-repérages et identifier les techniciens en région qui pourraient vous accompagner.

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Quel impact les dispositifs internationaux de crédits d’impôt ont-ils sur les tournages en France ?

Valérie LEPINE-KARNIK

Aujourd’hui, 10% des jours de tournages réalisés en France sont des jours de tournage étrangers. Sur l’économie des industries techniques audiovisuelles françaises, c’est un poids lourd. L’amélioration du crédit d’impôt international qui entrera en vigueur en 2016 devrait changer la donne. Les producteurs étrangers attendaient ce bénéfice fiscal pour lancer leur production. De plus, la parité euros/dollars est très favorable pour que les tournages américains viennent en France. L’opération qui a retenu notre attention ces derniers temps était le tournage – pendant 17 jours à Noisy-Le-Grand – de «Hunger Games : la révolte, 2ème partie» sorti en novembre dernier. Quand un film de ce type se tourne en France, les niveaux de dépenses sont particulièrement élevés : près de 900.000 €/jour. Il y a aussi des films de Woody Allen comme «Magic in the Moonlight» sur la Côte d’Azur. Ce type de productions à 14 M€ dépense la moitié de son budget en France.

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Pouvez-vous évaluer les retombées des tournages effectués sur le territoire français ?

Valérie LEPINE-KARNIK

C’est ce que l’on essaie d’évaluer. Il y a des retombées directes (dépenses techniques et salariales) et indirectes (ce dont bénéficie l’économie locale). Nous aimerions faire évoluer les retombées indirectes et intensifier l’attractivité d’une région au travers des images qu’elle véhicule. Quand on voit ce dont les Anglais sont capables avec «James Bond», nous adorerions avoir une licence aussi forte qui puisse mettre en avant notre identité nationale. D’autre part, même si l’Île-de-France concentre près de 90% des prestataires audiovisuels, il y a aussi de très belles réussites en régions. C’est le cas de «Candice Renoir» (France 2) entièrement tournée en Languedoc-Roussillon. La moitié du budget de la série est dépensée localement avec des salariés locaux. Cela représente 3 M€ dépensés localement pour une saison.