C. ROUSSEL (PROCIREP) : « Nos aides à la création se concentrent sur des œuvres qui s’inscrivent dans la durée »

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Caroline ROUSSEL, Présidente de la Commission TV dela PROCIREP

Créé en 1994 par la PROCIREP (société de gestion de droits et d’aide à la production cinématographique et audiovisuelle), le Prix du producteur français de télévision organisera sa 23ème édition le 13 mars à Paris. Détails avec Caroline ROUSSEL, Présidente de la Commission TV de la PROCIREP.

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Quelle est la vocation du Prix du producteur français de télévision ?

Caroline ROUSSEL

Notre enjeu est de distinguer le producteur comme un maillon essentiel de la création télévisuelle. Trois prix seront remis pour récompenser le professionnalisme d’une société de production dans chacune des catégories Animation, Documentaire et Fiction, parmi les 16 sociétés nommées. Nos prix gratifient surtout une certaine idée du métier, c’est-à-dire des œuvres qui sont faites pour durer grâce à des structures de production qui ont une haute opinion de la télévision. Nous distinguons des sociétés qui accomplissent un réel travail de fond et qui privilégieront l’innovation, la recherche et les jeunes talents. La télévision a beaucoup d’autres missions que d’apporter de la culture et du divertissement. Il est bon de distinguer des producteurs qui prennent le temps de créer des programmes qui vont laisser des traces.

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Pour un producteur, le plus important est-il donc de s’inscrire dans la durée?

Caroline ROUSSEL

Oui, il me semble. Quand vous créez des œuvres ayant une valeur patrimoniale que les générations futures pourront voir et apprécier, vous vous inscrivez dans une autre dimension. Certains films peuvent même avoir des débouchés à l’international et ainsi atteindre des publics auxquels vous n’auriez pas forcément songé au départ. C’est une vraie récompense pour le producteur. La télévision reste un espace idéal pour la culture, le divertissement et la création.

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Avez-vous déjà pensé à vous ouvrir aux programmes de flux ?

Caroline ROUSSEL

Pas vraiment. Nos aides à la création se concentrent sur des œuvres qui s’inscrivent dans la durée, la réflexion et le partage de points de vue affirmés. En ces temps où nous sommes confrontés chaque jour à un flot d’images et de paroles aussitôt diffusées, aussitôt remplacées, nous souhaitons mettre en lumière le rôle des producteurs qui, à rebours de ce flux, prennent le temps d’accompagner des œuvres. Si nous commençons à juger du magazine d’information par exemple, il s’agit d’un tout autre aspect du métier.

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Combien de sociétés sont-elles accompagnées par la Commission Télévision de la PROCIREP ?

Caroline ROUSSEL

Le budget annuel de la Commission Télévision est d’environ 8 M€, si on compte les aides PROCIREP et Angoa. Le nombre des sociétés de production aidées est d’environ 200 en documentaire, entre 50 et 60 en fiction et 30 à 40 sociétés en animation. Sur 958 projets déposés, nous en avons soutenu 565. En matière de documentaire de création, l’aide moyenne va de 8.000 € à 10.000 € selon les années. Près de 12.600 € par projet sur la fiction et 11.200 € sur l’animation. Chaque année, le budget global est rediscuté. Il dépend de la collecte de la copie privée. Pour les producteurs, notre aide au financement s’appuie sur la qualité du dossier en lui-même, à savoir son aspect artistique, et nous évaluons le financement. Nous veillons à aider des producteurs qui sont dans le respect des auteurs et des diffuseurs.