Carrefour lance son service de films et séries en ligne

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Le groupe de grande distribution Carrefour lance mardi son service de films et séries en ligne Nolims Films, un pari dans un marché où les plateformes se multiplient alors que les consommateurs ne sont pas encore tous convaincus par l’offre légale.Carrefour ambitionne de proposer à terme le catalogue le plus riche du marché français. Il veut redresser à la fois ses ventes de DVD et Blu-ray en magasin et se lancer sur le marché de la vidéo numérique en devant le premier distributeur français à miser sur le standard Ultraviolet. 

Le nouveau service a été lancé mardi sur la plateforme Nolim.fr, où le groupe commercialise depuis un an des livres numériques et des liseuses, et revendique la place de premier distributeur français de e-books derrière les géants américains Amazon, Apple ou Google. Le géant de la distribution propose à l’achat ou en location des films et séries que les clients pourront télécharger ou visionner en streaming (en flux). 

«Nous voulons devenir le catalogue le plus large de vidéos digitales en France, nous aurons 3.000 références au lancement du site Nolim.fr, et chaque jour, nous ajouterons des dizaines de films et séries», a indiqué Emmanuel Rochedix, directeur culture de Carrefour. «Nous proposerons les meilleurs tarifs du marché. On a construit un système sans engagement et sans abonnement, totalement libre», a souligné le responsable du groupe qui prévoit une campagne de communication tout au long de l’année. Les tarifs proposés débuteront à 1,99 euros pour la location et 4,99 euros pour l’achat de films que l’on pourra visionner sur tous supports.  «Carrefour arrive dans un paysage très encombré» dominé par les opérateurs télécoms pour la VOD et Apple (iTunes) pour le téléchargement définitif, rappelle Thibault Valès, consultant senior pour le cabinet NPA Conseil. Orange, MyTF1, Canalplay, se battent déjà sur le marché vidéo à la demande, alors que Netflix et Canalplay s’affrontent pour la vidéo à la demande par abonnement (SVOD). Le distributeur E. Leclerc s’est aussi attaqué à ce marché en lançant une box l’été dernier, ainsi que le japonais Rakuten (Priceminister) avec wuaki.tv. Le distributeur français «dispose d’une grande force de frappe et d’une expertise dans la distribution de vidéos mais il va devoir faire un grand effort de pédagogie pour expliquer le standard Ultraviolet» aux consommateurs, a souligné M. Valès.

Carrefour, troisième distributeur de supports physiques DVD et Blu-ray en France veut contrer la dégringolade de ce segment, qui a encore baissé de 14% en 2014, selon les données du Centre national du Cinéma (CNC). Le groupe veut faire la différence en proposant à ses clients qui achèteront des supports vidéo physiques de récupérer sans frais la copie digitale du film ou de la série achetée grâce au standard Ultraviolet. Un coupon avec un code Ultraviolet, placé dans le boîtier, permettra à l’acheteur d’obtenir la version numérique du film ou de la série achetée. «Carrefour est le 1er distributeur à accompagner le standard Ultraviolet en France», a souligné M. Rochedix alors que cette innovation, adoptée par les distributeurs américains Walmart ou Target, a contribué à redynamiser les ventes de vidéo physique et numérique aux Etats-Unis. Nolim Films proposera des nouveautés 4 mois après leur sortie en salles. La plateforme promet aussi des classiques et des séries disponibles un jour après leur sortie aux Etats-Unis.