Clarin : l’Etat argentin va restructurer le Groupe

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L’Etat argentin a rejeté mercredi le plan de réorganisation présenté par le Groupe Clarin, premier groupe de presse du pays et condamné à se soumettre à une loi anti-trust, et annoncé qu’il allait se charger de la restructuration du groupe. Le puissant groupe (télévision, presse écrite, radio, opérateur de câble), opposé à la présidente de centre-gauche Cristina Kirchner, a été contraint en octobre 2013 par la justice argentine à une cure d’amaigrissement et à céder une partie de ses licences de diffusion de radio et télévision, pour se mettre en conformité avec la polémique Loi sur les Médias, votée en 2009, à l’issue d’une longue bataille judiciaire avec le gouvernement. Pour cela, le Groupe Clarin a proposé un plan de démantèlement en six entités, qui a reçu un aval de principe. «Nous avons étudié (le plan) avec nos équipes techniques et nous sommes parvenus à la conclusion qu’il s’agit d’une manoeuvre qui méprise l’esprit de la loi», a déclaré Martin Sabbatella, le président de l’AFSCA, organisme fédéral de régulation du paysage audiovisuel argentin. «Nous considérons clos le processus d’adéquation volontaire de Clarin et nous allons débuter l’adéquation d’office, a-t-il ajouté. L’Etat va faire une évaluation, et vendra les entités du groupe». La partition du groupe en six sociétés était un pas dans la bonne direction, relève l’AFSCA, qui juge inacceptable que les dirigeants nommés à la tête de ces structures soient fortement liés à Clarin. «Nous nous sommes rendus compte qu’il n’y a pas d’indépendance entre les six unités. Les noms s’entremêlent. Il y a des liens commerciaux entre les entreprises, c’est une fraude, une manoeuvre pour maintenir une position dominante», a estimé M. Sabbatella.