Elise Lucet lance une pétition contre un projet de directive européenne sur le secret des affaires

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Une pétition lancée par la journaliste française Elise Lucet contre un projet de directive européenne sur le secret des affaires a recueilli 270.000 signatures en dix jours, l’un des records du site de pétitions en ligne Change.org. Lancée le 4 juin, elle réclame la suppression de cette directive qu’examinera mardi une commission du Parlement européen et qui prévoit des sanctions en cas de divulgation de secrets des affaires y compris par des journalistes. Un texte «liberticide» selon ses signataires. La pétition a déjà recueilli 240.00 signatures en France et 30.000 en Belgique, Allemagne,  Espagne et Royaume-Uni. Des versions locales ont été lancées dans ces trois derniers pays. «C’est une des croissances les plus rapides pour une pétition sur le site depuis le lancement de Change.org en France en 2012», a souligné Change. Elise Lucet, présentatrice du journal télévisé de la mi-journée sur France 2 et rédactrice en chef de l’émission d’enquêtes «Cash Investigation», a lancé cette pétition avec le soutien du collectif «Informer n’est pas un délit». Parmi ses supporters, la députée européenne Eva Joly, le secrétaire général de Reporters sans Frontières Christophe Deloire, les journalistes Laurent Léger («Charlie Hebdo») et Edwy Plenel (Mediapart) ainsi que les lanceurs d’alerte Stéphanie Gibaud (affaire UBS), Antoine Deltour (LuxLeaks) et Hervé Falciani (HSBC). «Sous couvert de lutte contre l’espionnage industriel, le législateur européen prépare une nouvelle arme de dissuasion massive contre le journalisme, le «secret des affaires»», souligne la pétition. »Si une source ou un journaliste viole ce secret des affaires, des sommes colossales pourraient lui être réclamées, pouvant atteindre des millions voire des milliards d’euros (…) On pourrait même assister à des peines de prison dans certains pays». «Notre métier consistant à révéler des informations d’intérêt public, il nous sera désormais impossible de vous informer sur des pans entiers de la vie économique, sociale et politique de nos pays», conclut-elle.