Entretien avec Alexandre Saboundjian, Président de Radionomy

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Radionomy propose des centaines de radios musicales et thématiques. Parvenez-vous à vous faire une place suffisamment importante malgré le développement digital des radios traditionnelles ?

Alexandre SABOUNDJIAN

Radionomy n’est pas un éditeur de radios, c’est une plateforme qui propose des outils à l’ensemble des personnes souhaitant faire de la radio en ligne. Notre plateforme a d’ailleurs rassemblé près de 14 millions d’auditeurs uniques au cours du mois de janvier. En France, 16 millions de podcasts sont téléchargés par mois selon Médiamétrie, soit 533.333 téléchargements par jour. Au final, la consommation de podcasts demeure assez confidentielle par rapport au nombre de personnes qui écoutent la radio en ligne, soit environ 18 millions de Français qui déclarent l’écouter.

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Radionomy permet à tous les internautes de créer leur propre radio en ligne de manière entièrement gratuite et de la diffuser ensuite. Comment se définit votre modèle économique ? Comment gérez-vous les droits ?

Alexandre SABOUNDJIAN

Aujourd’hui, les revenus de la radio en ligne proviennent de la publicité audio. L’insertion publicitaire ne se fait pas au niveau du flux mais au niveau de l’auditeur. La publicité est ainsi géo-ciblée grâce à l’IP de l’auditeur ou à son profil. Les revenus sont ensuite partagés avec l’ensemble des acteurs sur notre plateforme (radio FM, pure player,…). Concernant la gestion des droits, elle n’est pas suffisamment uniformisée en Europe puisque nous sommes contraints d’avoir des accords avec tous les différents pays européens, ce qui est une hérésie. De notre côté, nous gérons les droits au cas par cas avec ceux qui créent des radios sur Radionomy.

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La radio en ligne est-elle complémentaire de la radio traditionnelle ?

Alexandre SABOUNDJIAN

La radio en ligne propose une offre complémentaire et très variée par rapport à la radio traditionnelle. Mais il ne faut pas opposer les deux mondes. Il est d’ailleurs nécessaire que les radios FM aient une vie cohérente sur le web puisque la consommation radiophonique sur Internet devient – chaque jour – de plus en plus forte.

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La radio en ligne n’est pas contrôlée par le CSA. Est-ce un avantage ?

Alexandre SABOUNDJIAN

Les contraintes que connait la radio terrestre sont très difficiles à appliquer sur Internet. Si vous apposez des contraintes aux radios françaises lorsqu’elles diffusent sur le web, elles seront dans une position déloyale en termes de concurrence par rapport à quelqu’un qui émettra en Suisse, en Allemagne, en Belgique…