Entretien avec Aurélie FILIPPETTI, Ministre de la Culture et de la Communication

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Au sein de votre action ministérielle, dans quelles mesures militez-vous pour accompagner la presse, le secteur de l’édition, et plus généralement le journalisme ? 

Aurélie FILIPPETTI

Le soutien à la presse, au secteur de l’édition et au journalisme est une action fondamentale du Ministère du Culture et de la Communication. A ce jour, nous travaillons non seulement sur des questions propres aux droits d’auteurs, mais aussi au photojournalisme ou encore à la protection du secret des sources. Premièrement, la question des droits d’auteurs des journalistes, dans le cadre d’une exploitation à l’ère numérique, est un sujet sensible. C’est pourquoi j’ai mis en place, au sein du Ministère, une commission paritaire chargée de se prononcer sur les droits qui doivent être versés aux journalistes. Deuxièmement, je suis attentive à la protection des sources journalistiques. La pleine application de ce principe est un droit fondamental. A ce titre, nous travaillons avec Christiane Taubira, Garde des sceaux et Ministre de la Justice, à l’élaboration d’un texte visant à renforcer ce principe et son application. Enfin, nous soutenons le photojournalisme, actuellement menacé par l’essor d’Internet et la vente d’images à bas prix.

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Selon vous, le journalisme est-il condamné à la révolution numérique ?

Aurélie FILIPPETTI

Absolument ! Une transition numérique s’opère déjà actuellement autour du métier de journaliste. Cette mutation digitale génère un nouveau modèle économique. Celui-ci doit trouver sa stabilité afin de préserver la véritable plus-value du journalisme, à savoir la qualité de l’écriture notamment. Des moyens doivent être trouvés pour accompagner économiquement la mutation numérique du journalisme.

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L’accord entre les éditeurs et Google est-il une première étape pour aider la presse à accroître ses revenus en ligne ?

Aurélie FILIPPETTI

L’accord entre Google et les éditeurs de presse est en effet la 1ère étape vers une fixation de nouvelles ressources à l’ère du numérique. Cet accord ne remplace pas une réflexion à plus long terme sur les obligations de Google et des autres sites sur la fixation de nouvelles formes de rémunération.

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Les géants du Net sont généralement américains. La France peut-elle émerger dans cet univers ?

Aurélie FILIPPETTI

En France, nous avons déjà des journalistes, des sites de presse ainsi que des «pure players» de grande qualité. Mais il est vrai que nous devons évidemment continuer à les encourager afin qu’ils se développent davantage.