Entretien avec Nicolas ABOUT, Membre du CSA

501

 

media+

De quoi est faite cette Charte du sous-titrage signée par les chaînes de télévision ?

Nicolas ABOUT

Avant toute chose, le CSA a pour mission de veiller à ce que les chaînes de télévision rendent leurs programmes accessibles aux personnes présentant une déficience auditive ou visuelle. Tous les partenaires (chaînes de télévision, représentants du monde associatif, laboratoires de sous-titrage) avaient besoin de se référer à un document sur lequel ils pourraient s’engager réciproquement quant à la qualité du sous-titrage. Pour les chaînes, cela représente un effort considérable à la fois financier et technique. Du côté des laboratoires de sous-titrages, qui avaient parfois le sentiment d’être frustrés dans l’accomplissement de leur travail, ils pourront jouir de plus de souplesse dans leur activité. Pour s’assurer que cette Charte de qualité du sous-titrage soit appliquée à long terme, le CSA dressera chaque année un bilan dans le cadre du rapport que nous remettrons au Parlement et au CNCPH (Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées).

 

media+

Quel est l’état du sous-titrage aujourd’hui en France à la télévision ?

Nicolas ABOUT

En matière de sous-titrage à la télévision, la France se situe dans une bonne position par rapport au reste de l’Europe. Nous avons non seulement rattrapé le temps perdu, mais nous avons pris de l’avance en matière de sous-titrage. Néanmoins, des efforts doivent être effectués en matière d’audiodescription et de langage des signes. Pour rappel, toutes les chaînes de télévision ayant une audience supérieure à 2,5% de part de marché sont tenues de sous-titrer la totalité de leurs programmes, à l’exception des publicités. En revanche, pour les chaînes qui ne dépassent pas les 2,5% de pda, leurs programmes font l’objet d’ajustements concernant le sous-titrage. A ce jour, des chaînes comme TMC et W9 ont rejoint le clan des plus de 2,5%.

 

media+

Quels sont les objectifs que le CSA aimerait voir atteints dans le domaine du sous-titrage en France ?

Nicolas ABOUT

L’accessibilité idéale serait que toute personne, quelque soit sa déficience, trouve une compensation qui lui permette d’accéder à l’ensemble des contenus télévisuels. Dans ce domaine, l’audiodescription est un enjeu que la loi n’a pas encore quantifié. Le CSA va négocier avec les chaînes de télévision une application plus intensive de ce service. L’audiodescription doit respecter l’œuvre, mieux en faire partie intégrante. Cette création permet à la personne aveugle ou malvoyante de ne rien perdre de l’œuvre cinématographique ou audiovisuelle qu’elle découvre. Dès 2013, nous devrions avoir un ou deux programmes audiodécrits tous les soirs sur l’une des chaînes de télévision françaises.