Entretien avec Wolfgang CLOSS, Directeur éxécutif de l’Observatoire européen de l’audiovisuel

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L’Observatoire européen de l’audiovisuel célèbre son 20ème anniversaire en 2012. Quelles sont les missions d’un tel observatoire ?

Wolfgang CLOSS

A l’origine, l’Observatoire a été crée en 1992, période durant laquelle les décisionnaires en matière de politique audiovisuelle ainsi que les acteurs des différentes industries (cinéma, télévision, vidéo…) constataient un manque de transparence dans les informations disponibles sur l’audiovisuel en Europe. Vingt ans plus tard, la mission de base de l’Observatoire a peu évolué. Aujourd’hui, notre travail couvre 37 pays membres et concerne le cinéma, la télévision, la vidéo/DVD, l’Internet, les services audiovisuels des nouveaux médias et les politiques publiques relatives au cinéma et à la télévision.

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Début février, l’Observatoire a constaté un léger recul de la fréquentation des cinémas dans l’Union européenne. Comment s’explique cette baisse ?

Wolfgang CLOSS

La baisse pour l’ensemble de l’Union européenne est très légère (-0,4 %). Si la fréquentation n’a que peu évolué dans de nombreux pays, elle a néanmoins échappé à un recul plus prononcé, principalement grâce au dynamisme du marché français. Poussée par le succès des films français, notamment «Intouchables» et ses 15,7 millions de billets vendus sur le marché intérieur, la France a enregistré la croissance la plus importante en valeur absolue (+9,3 millions, +4,2 %) pour atteindre 215,6 millions d’entrées, son plus haut niveau depuis 1966. Alors que la fréquentation des salles a légèrement augmenté en Allemagne (+2,4 %) et au Royaume-Uni (+1,4 %), elle a considérablement diminué en Italie (-9,6 millions, -7,9 %) et en Espagne (-7,2 millions, -7,1 %). 

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A ce jour, comment pourriez-vous définir l’état des aides publiques attribuées aux œuvres cinématographiques et audiovisuelles en Europe ?

Wolfgang CLOSS

Les dépenses des fonds d’aide à la production audiovisuelle ont augmenté pratiquement sans interruption depuis 1998 et ont stagné en 2009 face aux pressions exercées sur leurs revenus. Nous avons également constaté que la croissance des dépenses des fonds d’aide s’est accompagnée d’une rapide expansion du nombre de fonds (208 en 2004, 280 en 2009), principalement due à la création de fonds régionaux. En ce qui concerne la répartition des dépenses, plus des deux tiers ont été consacrées à la production en 2009. Il resterait à chiffrer le montant des aides indirectes, par le biais des incitations fiscales, mais nous ne disposons malheureusement pas d’expertise ni de chiffres dans ce domaine.