Festival d’Annecy: «The Case of Hana & Alice», entre images animées et cinéma traditionnel

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«The Case of Hana & Alice», premier long métrage en compétition projeté lundi au 39e Festival du film d’animation d’Annecy et réalisé à partir de prise de vues réelles, dissipe les frontières entre images animées et cinéma traditionnel. «Pour moi, il n’existe pas de barrières strictes entre le cinéma et l’animation, ni de territoires exclusifs», explique son réalisateur, le Japonais Shinji Iwai, dont le film est en lice pour le Cristal d’or. 

Issu du cinéma et de la télévision, le cinéaste de 52 ans a souhaité, pour sa première incursion dans l’animation, traduire en images animées le scénario d’«Hana and Alice», un long métrage traditionnel qu’il a réalisé en 2004, en demandant aux actrices de l’époque de réincarner leurs personnages après avoir ajusté le scénario. «Mon souci, c’était de trouver une manière de donner forme à mon projet, étant novice dans l’animation. Comme j’ai l’habitude de diriger des acteurs, j’ai opté pour cette méthode et me suis servi de la prise de vue réelle comme d’un guide», affirme celui qui s’est autrefois rêvé en dessinateur de mangas. 

Le cinéaste s’est ensuite appuyé sur une équipe de 20 animateurs et 150 dessinateurs, certains amateurs, pour le mettre en images: «Je leur ai demandé de réaliser de beaux reflets et de mettre l’accent sur une tradition picturale aujourd’hui moins en vogue dans l’animation japonaise». Basé «à 99%» sur la mise en animation de prises de vues réelles, «The Case of Hana & Alice» décrit les pérégrinations, parfois drôles, de 2 jeunes collégiennes à la recherche de Yuda, un ancien camarade de classe mystérieusement disparu. 

Le long métrage fait évoluer les protagonistes dans un somptueux décor figé d’aquarelles et d’esquisses -aux teintes vintage et aux contours comme vieillis par le temps- qui mettent en valeur les mouvements des personnages. 

«Grâce à la prise de vue réelle, j’ai pu mieux révéler certains détails, comme les plissures des vêtements (…), ou utiliser le ralenti, devenu très grossier dans le cinéma traditionnel, mais pas dans l’animation», explique encore le cinéaste. 

Sorti au Japon en février, le film a reçu les louanges d’un des créateurs des mythiques studios Ghibli, Isao Takahata. 

«Une des tendances qui a vu le jour dans l’animation japonaise, c’est de décrire le quotidien. 

Dans ce contexte, «The Case of Hana & Alice» a rencontré un large écho, y compris auprès des amateurs de l’animation japonaise traditionnelle», souligne Tomohiko Ishii, son producteur.