Festival de la fiction TV de la Rochelle : la 18e édition se fait l’écho d’une société tourmentée

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Des meurtres, des drames familiaux, des accidents… La 18e édition du Festival de la fiction TV de La Rochelle se fait l’écho d’une société tourmentée parmi les trente-cinq oeuvres européennes, dont vingt-cinq françaises, présentées en compétition officielle à partir de mercredi. «Nombre de fictions françaises sont très sombres. Cela dit beaucoup de l’état psychologique de la société française et aussi, bien sûr, de ce que les chaînes de télévision retiennent et commandent», explique Yves Bigot, directeur général de TV5Monde, responsable du comité de sélection du festival né en 1999. Plus de 35.000 spectateurs sont attendus à partir de mercredi soir pour découvrir gratuitement plus de 45 oeuvres de fiction internationales jusqu’à dimanche. Cette orientation assez «mortifère» des récits se vérifie pour environ «80% des fictions que nous avons visionnées», précise le responsable de la sélection. Selon lui, «ce n’est pas étranger à la série d’attentats» commis en France, à commencer par l’attaque contre «Charlie Hebdo» en janvier 2015, même si le polar et le thriller reste un «genre éternel» par excellence. Pour les chaînes, «le suspens a toujours été un truc formidable pour capter l’audience», convient-il. Avec deux comédies seulement au programme, «on ne rit pas beaucoup» dans la fiction ces temps-ci, remarque Yves Bigot.  Comme en écho, une table ronde de l’Association des critiques de séries (ACS) s’interrogera samedi sur la place des séries comiques à la télévision avec cette question: «Fini de rire?». Une comédie, «Les Beaux malaises», adaptation d’une série québecoise par Franck Dubosc et Eric Lavaine présentée, hors compétition, par la chaîne M6, ouvrira néanmoins le Festival mercredi soir.  Trente-cinq oeuvres européennes seront projetées en sélection officielle, dont vingt-cinq françaises (7 téléfilms, 10 séries, 4 programmes courts, 4 web-séries). Les séries venues du Québec bénéficieront d’un «coup de projecteur». «Les Québecois sont super forts, ils sont crus, ils sont «cash»», selon Yves Bigot. Le «grand absent» de cette édition est «le genre patrimonial et en costume» que la France pourrait pourtant exporter, regrette-t-il, rappelant l’immense succès des séries britanniques «Downtown Abbey» ou  «Les Tudors» à l’étranger. La BBC sera représentée par Tim Davie, directeur général de BBC Worldwide, responsable du développement de la marque internationale, qui donnera une conférence vendredi matin avant la venue de la ministre de la Culture Audrey Azoulay. Quatorze récompenses seront décernées lors de la soirée de palmarès samedi, par le nouveau président du festival Stéphane Strano.