«France Soir» : l’ancienne directrice a déposé une offre de reprise du titre

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hristiane Vulvert, ex-directrice générale de «France-Soir», a déposé mercredi auprès de l’administratrice judiciaire son projet de reprise du quotidien, qui prévoit le maintien de sa version papier, une proposition que la direction a d’ores et déjà refusée. Le quotidien a été mis sous protection de la justice (procédure de sauvegarde) jusqu’à la fin de l’année. Le mois dernier l’actuelle direction a annoncé vouloir abandonner sa version papier à partir de décembre pour se limiter au web. Cette décision s’accompagne d’un plan de suppression de 89 emplois sur environ 130. Le projet de reprise de Mme Vulvert propose de «tailler dans les coûts somptuaires qu’avait initiés Alexandre Pougatchev, comme les bureaux sur les Champs Elysées, des campagnes de publicité coûteuse et un train de vie au-dessus des moyens d’un quotidien», selon son entourage. Une gestion plus rigoureuse et un meilleur positionnement du titre vers un journal «populaire de qualité» peut permettre une relance et un retour à l’équilibre sous trois ans, si le passif est apuré, précise-t-on de même source. Le journal totaliserait 11 millions de dettes, toujours selon cette source. Ces chiffres ne sont pas confirmés par la direction. Alexandre Pougatchev, qui a injecté quelque 70 millions d’euros pour tenter de relancer le titre, a fait savoir qu’il rejetait la proposition de Mme Vulvert et s’en tenait à son projet de suppression de l’édition papier. Ce projet doit toutefois avoir l’aval du tribunal de commerce qui doit s’assurer de sa viabilité, faute de quoi «France Soir» serait acculé au dépôt de bilan. Dans cette hypothèse, il reviendra au tribunal de choisir un repreneur potentiel ce qui laisse une chance au projet de Christiane Vulvert. Le plan d’Alexandre Pougatchev a déjà rencontré un premier écueil avec la demande de révision de son Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) par la Direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte). La direction du quotidien estime que cette demande «ne changerait pas grand chose» mais que cela allongerait de plusieurs semaines la procédure, accroissant d’autant les pertes du journal.