Les groupes L’Équipe, Diversité TV France, Lagardère Active, NextRadioTV et NRJ se sont réunis dernièrement pour créer l’Association des Chaînes Indépendantes (ACI). Afin de bien comprendre leur démarche, média+ s’est entretenu avec François MORINIERE, Président du Groupe l’Équipe et de l’ACI.
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L’ACI a pour ambition de défendre l’avenir des chaînes de télévision appartenant à des groupes de médias indépendants. Pensez-vous que les valeurs de pluralisme et de diversité de l’audiovisuel sont aujourd’hui menacées ?
François MORINIERE
L’objectif n°1 de l’Association des Chaînes Indépendantes (ACI) est de défendre le pluralisme audiovisuel que nous pensons en effet menacé. En quelques années à peine, le PAF a très rapidement évolué. En 2005, le secteur a été marqué par l’arrivée des chaînes de la TNT, notamment issues d’acteurs traditionnels. En 2012, les six chaînes gratuites de la TNT HD ont conforté le positionnement de groupes existants, même si de nouveaux acteurs tels que Numéro 23 et l’Equipe 21 ont fait leur apparition. Mais à ce jour, nous observons un risque de retour en arrière à l’heure où les groupes TF1, M6 et Canal+ réclament chacun au CSA une nouvelle fréquence gratuite, en plus des 11 chaînes qu’ils possèdent déjà. Si leur demande aboutissait, cela traduirait un renforcement inéluctable du poids des groupes historiques.
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Pensez-vous que les groupes TF1, M6 et Canal+, avec leur souhait de faire passer LCI, Paris Première et Planète+ en gratuit, risqueraient de «marginaliser» les acteurs indépendants ?
François MORINIERE
Absolument ! Il est déjà difficile d’exister aujourd’hui. Alors en leur donnant quelques points d’audiences supplémentaires, et en leur octroyant de nouveaux canaux gratuits, cela va devenir très compliqué. Cela pose également un souci sur le plan de la liberté d’expression et d’un point de vue publicitaire. De plus, certains groupes historiques critiquaient ouvertement en 2012 l’attribution de nouvelles chaînes en considérant que le marché n’était pas capable d’absorber une telle quantité de nouveaux acteurs. Et puis là, visiblement ça ne pose plus de problèmes. De plus, aucune des chaînes en question (LCI, Paris Première et Planète+) ne s’étaient positionnées pour passer en gratuit en 2012 alors qu’il y avait une ouverture de marché avec 6 fréquences à acquérir.
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Pensez-vous que le CSA garantisse suffisamment la défense du pluralisme à la télévision ?
François MORINIERE
Si demain vous attribuez une chaîne d’information gratuite au groupe TF1, la question pourrait se poser… Du coup, nous aimerions savoir quelle est aujourd’hui la stratégie du législateur et du CSA face à cette volonté de reconcentrer un peu plus le secteur auprès de grands acteurs.
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Quels sont les autres sujets sur lesquels l’ACI sera mobilisée ?
François MORINIERE
Nous traiterons de sujets tels que la numérotation. L’Etat a attribué des fréquences TNT mais la numérotation «logique» n’est pas prise en compte par les distributeurs (ADSL, câble, satellite). C’est un vrai problème qui ralentit la construction des nouvelles chaînes ainsi que leurs audience.
