iTELE/ déménagements des bureaux : décision le 16 novembre

295

Le tribunal de Nanterre se prononcera le 16 novembre sur la régularité du déménagement d’une partie des bureaux d’iTELE, survenu le 22 octobre, en plein conflit entre les salariés en grève et la direction de la chaîne d’information en continu. La justice a été saisie selon la procédure d’urgence de référé par le Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et le Comité d’entreprise (CE) de la chaîne. La direction de Canal Plus, propriétaire d’iTELE (groupe Vivendi, présidé par Vincent Bolloré) avait procédé au déménagement des postes de travail de 29 salariés, afin de libérer le 3ème étage de son immeuble de Boulogne-Billancourt et permettre l’installation de journalistes du quotidien gratuit «Direct Matin», propriété du groupe Bolloré. Selon les 2 institutions représentatives, ce déménagement est la 1ère étape d’un projet global de synergies entre les rédactions de la chaîne et du quotidien, ainsi que le site de partage de vidéos DailyMotion – propriété de Vivendi -, baptisé «News Factory» («Usine à informations»). Le CHSCT et le CE, informés du déménagement par la direction quelques jours plus tôt, n’avaient pas souhaité se prononcer dans l’immédiat, «faute de savoir quelle était la dimensions éditoriale du projet», a expliqué mercredi leur avocat, Me Mikaël Klein, en demandant la suspension du projet. «La note qui leur avait été remise faisait état d’un «projet de collaboration de différents médias» dont «l’installation des équipes de «Direct Matin» sera la 1ère manifestation concrète»», a rappelé l’avocat selon qui, dès lors, la direction devait attendre l’avis du CHSCT et du CE avant la mise en oeuvre du projet. Or, les 2 organes représentatifs avaient respectivement jusqu’au 15 et 22 décembre pour se prononcer. Mais, pour l’avocat du groupe Canal+, Me Bruno Serizay, le déménagement du 22 octobre «ne fait pas partie du projet News Factory» et doit s’entendre comme un acte isolé: il est «basique», «simple», «insignifiant» et pouvait ainsi se réaliser en se dispensant de l’avis des 2 organes représentatifs. Selon lui, le projet News Factory «n’est pas prêt, (…) c’est un concept (…)».