Jean-Eric VALLI, Président des Indés Radios

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Les Indés Radios ont commandé une étude baptisée  «Radio Musique Explorer» visant à apporter des éclairages sur l’évolution radiophonique ainsi que sur les demandes et attentes des auditeurs. Pour nous en révéler davantage, média+ s’est entretenu avec Jean-Eric VALLI, Président des Indés Radios.

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L’étude «Radio Musique Explorer» révèle deux principales attentes des auditeurs : «un son d’une qualité exceptionnelle» et «une radio musicale sur-mesure avec recommandation et contrôle de flux à la clé». Comment analysez-vous ces résultats ? 

Jean-Eric VALLI

Ces données ne m’ont pas étonné. Certaines évidences sont bonnes à rappeler. La qualité sonore à la radio est une motivation d’écoute importante pour les auditeurs. Nous assistons aujourd’hui à une mutation du paysage radiophonique vers le son digital. 12% des auditeurs consomment la radio sur le numérique. Toutes les radios sont déjà positionnées sur internet. L’enjeu pour elles sera d’évoluer vers la radio du futur, c’est-à-dire la Radio Numérique Terrestre qui offre une qualité sonore digitale avec une réception beaucoup moins sensible aux perturbations et interférences. Les parasites à l’écoute qui existent en analogique sont absents sur le numérique. Ces nouveaux modes d’écoute démontrent l’obsolescence progressive de la FM en matière de qualité sonore. 

 

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L’étude évoque aussi l’importance de «la radio sur mesure». Qu’en pensez-vous ?

Jean-Eric VALLI

La plus-value radiophonique repose essentiellement sur une programmation étudiée pour le public. Nous ne devons pas nous inscrire dans une logique selon laquelle le public ferait sa propre programmation. En revanche, nous pouvons lui donner la main de différentes façons : passer au morceau suivant, avancer la diffusion d’un titre, mettre sur pause. Les nouveaux postes de radios évoluent très rapidement et pourraient le permettre. Nous n’avons pas la même logique que les plateformes de streaming musicales. Un acteur comme Spotify ne fait pas de programmes de radio et reste assez passif dans ses propositions : des albums à la demande et des algorithmes qui proposent des playlists. Le premier prescripteur de la musique reste la radio.

 

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L’ordinateur se place dorénavant en 2ème position des supports régulièrement utilisés pour écouter la radio (32%), juste derrière l’autoradio (66%)…

Jean-Eric VALLI

C’est plutôt une bonne nouvelle. Sur l’ordinateur, la radio aurait pu disparaître. La radio ne se fait pas cannibaliser par internet. Mais il faut être vigilant. En mobilité, la RNT nous paraît incontournable : qualité digitale et puissance du signal de réception.

 

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Dans un contexte où le marché publicitaire national s’oriente à la baisse, la croissance du chiffre d’affaires des Indés Radios est positive. Qu’en est-il ?

Jean-Eric VALLI

Nous enregistrons en effet des scores à contre courant par rapport au marché.  En 2014, Les Indés Radios ont réalisé un chiffre d’affaires publicitaire net de 85,3 M€, soit + 2,2% vs 2013. Sur le marché national, c’est très largement lié au fait que Les Indés radios sont identifiés comme un produit publicitaire de proximité. C’est un ensemble qui réunit près de 8,5 millions d’auditeurs. Le modèle économique des radios indépendantes s’appuie sur les marchés publicitaires nationaux et locaux. Un secteur qui pèse globalement 180 M€ en 2014.