«La Tribune»: les journalistes craignent pour le pluralisme

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Les représentants des salariés et des journalistes de «La Tribune», appuyés par plusieurs sénateurs, ont dénoncé jeudi la menace sur le pluralisme de l’information économique après l’annonce d’une prochaine mise en redressement judiciaire du titre. «L’existence-même de la «Tribune» est un gage de pluralisme de l’information économique aux côtés des «Echos» et du «Figaro», a déclaré Aline Robert, présidente de la Société des Journalistes, lors d’une conférence de presse organisée au Sénat. «Le pluralisme de l’existence de titres comme «La Tribune» ou «France Soir» est indispensable à la démocratie», a estimé la sénatrice Marie-Christine Blandin (Nord, LVEE) présidente de la Commission des Affaires culturelles et de la Communication. Il s’agit aussi de «maintenir dans ce pays une presse d’opinion», a renchérit sa collègue Brigitte Gonthier-Maurin (PC, Hauts-de-Seine). Pour David Larbre, représentant du Syndicat National des Journalistes (SNJ), si «La Tribune» disparaissait, «Les Echos» seraient le seul titre économique «propriété de Bernard Arnault dont on connaît la proximité avec le gouvernement et le chef de l’Etat, ce serait la fin du pluralisme», a-t-il dit.  Pour Christian Lefranc de la CGT, «on risque de laisser à LVMH et à Dassault (propriétaire du Figaro) le soin de propager le discours économique du pouvoir». Cette conférence de presse se voulait «une alerte» sur la situation de «La Tribune», a souligné Mme Blandin.