M6: le savoir-faire audiovisuel français ne s’exporte pas

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    Les télévisions gratuites françaises sont «en train de se faire distancer en Europe» faute de parvenir à exporter leur «savoir-faire audiovisuel», a assuré Nicolas de Tavernost, patron de M6. «La France n’a pas su exporter son savoir-faire audiovisuel», a-t-il jugé, regrettant que «malgré beaucoup de compétence», «peu de formats s’exportent», lors d’un colloque organisé à Paris par NPA Conseil, cabinet spécialisé dans le secteur des médias. «Nous sommes un pays de quotas (pour favoriser la création et la diffusion des oeuvres françaises, ndlr), mais c’est chez nous que les séries TV américaines marchent le mieux. Cette politique (de quotas) n’a pas eu les effets escomptés», a-t-il insisté. Pour Nicolas de Tavernost, il faudrait que les groupes audiovisuels français soient plus gros, plus puissants et moins nombreux. «On n’a pas exporté parce qu’on a passé notre temps à se bagarrer sur le marché français. Il y a urgence pour la télé gratuite à changer nos systèmes de pensées», a-t-il noté, soulignant qu’il y avait «trop de chaînes publiques. France 4, à quoi ça sert?». Interrogé, Laurent Solly, directeur général de TF1 publicité et président de TF1 distribution, a pour sa part assuré que la «réalité économique» était en train de rendre les réglementations françaises «inopérantes» et que celle-ci «ne préservent plus forcément la création». «Les règles (françaises) se heurtent sur le marché numérique à des acteurs internationaux qui n’ont pas ces contraintes», a-t-il souligné.