Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a rendu mercredi un avis favorable à la nomination de Jean-Luc Hees à la présidence de Radio France, a indiqué cette instance dans un bref communiqué. Les neuf Sages du Conseil avaient auditionné la veille le candidat proposé par l’Elysée. Selon «Le Monde» daté de jeudi, M. Hees a recueilli six voix pour, deux contre et une abstention, une répartition du vote à bulletin secret que le CSA n’a pas souhaité commenter. Le journaliste Jean-Luc Hees, 57 ans, a donc franchi la première étape du nouveau processus de nomination d’un dirigeant d’un groupe audiovisuel public, prévu dans la nouvelle loi sur l’audiovisuel, promulguée le 5 mars 2009. C’est désormais au pouvoir exécutif de proposer un nom au Conseil supérieur de l’audiovisuel, alors que jusqu’alors, les nominations des patrons de groupe audiovisuel étaient du seul ressort du Conseil. Le nom du candidat va ensuite être soumis aux commissions des affaires culturelles du Sénat et de l’Assemblée nationale, qui se prononceront le mardi 28 avril pour la première et le mercredi 29 pour la deuxième selon une source parlementaire. Si plus des trois cinquièmes des députés ou des sénateurs s’opposent au nom proposé, le processus est stoppé et repart à zéro, avec un nouveau nom. En cas contraire, le nom du futur président est enfin proposé en conseil des ministres et un décret est publié. Le mandat de Jean-Paul Cluzel, actuel président de Radio France, arrive à échéance le 11 mai. Le député PS Didier Mathus a dénoncé mercredi le «fait du prince» dans la nomination de Jean-Luc Hees qu’il juge d’ores et déjà acquise. «A partir du moment où le président de la République a évoqué le nom de Jean-Luc Hees, on savait par avance qu’il serait nommé», a déclaré le député de Saône-et-Loire, estimant que l’avis des parlementaires n’était qu’«un simulacre de démocratie».