Radio Erena, média en exil à destination de l’Erythrée

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C’est un petit studio radio au coeur de Paris. Les journalistes en exil Biniam Simon et Amanuel Ghirmaï Bahta débutent leur flash d’infos en langue tigrigna. Comme chaque jour, ils animent Radio Erena, média indépendant à destination de l’Erythrée, l’un des pays les plus fermés au monde. Concentré, casque sur les oreilles, Amanuel, 33 ans, égrène les informations: les enfants d’un journaliste emprisonné refoulés à l’ambassade d’Erythrée à Paris, les dernières positions d’Israël à l’égard des migrants érythréens… A 10h00 heure de Paris, soit midi dans la capitale Asmara, se succèdent pendant une heure informations, reportages et analyses en direct entrecoupés de musique. Ils seront rediffusés toute la journée. A Radio Erena, les informations sur l’Erythrée et sa région sont la priorité. Car dans ce pays de la corne de l’Afrique, indépendant depuis 1993 après 30 ans de conflit avec le gouvernement éthiopien, il n’existe pas d’information indépendante. Classée bonne dernière depuis six ans par Reporters sans frontières pour la liberté de la presse, à la 179e place, l’Erythrée est la «plus grande prison d’Afrique pour les journalistes», selon RSF. Financée par RSF, Radio Erena est née en 2009 de la rencontre entre l’ONG et Biniam Simon, qui dirige la radio.