Radio France : une réouverture en fanfare

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 Tambours et trompettes ont marqué l’inauguration du nouvel Auditorium de Radio France vendredi soir, avec la «fanfare de Slava» du grand compositeur contemporain français Henri Dutilleux en ouverture d’un concert gratuit de plus de deux heures. Le public était au rendez-vous, avec une file d’attente de plusieurs centaines de personnes devant le grand hall brillamment éclairé, rouvert au public au terme de 5 ans – et 350 millions – de travaux. Le Premier ministre Manuel Valls et son épouse la violoniste Anne Gravoin étaient présents, ainsi que les directeurs des grands théâtres musicaux parisiens (Opéra de Paris, Opéra comique, Châtelet, Théâtre des Champs-Elysées…).   En deux mois, ce sont deux salles philharmoniques qui ouvrent à Paris: après l’Auditorium, la Philharmonie de Paris doit à son tour être inaugurée le14 janvier. L’Auditorium de 1.461 places est à la fois chaleureux, avec ses panneaux de bois, et intime, puisque aucun spectateur n’est à plus de 17 mètres de l’orchestre. Ses dimensions sont plus modestes que celles de la grande salle de la future Philharmonie (1.460 places au lieu de 2.400). Son architecture l’apparente à un gros tonneau, tout en profondeur et entièrement recouvert de boiseries (cerisier, bouleau, hêtre) choisies pour leur qualité de réverbération. Radio France a fait appel au célèbre acousticien Yasuhisa Toyota, qui intervient également pour la Philharmonie. «Cela sonne un peu fort», a constaté le directeur de la musique de Radio France, Jean-Pierre Rousseau, sur France Inter, tout en louant «une des plus belles salles que je connaisse au monde». «Cela demande des réglages, il faut que les musiciens s’y habituent, que le public s’y habitue. Les ingénieurs et les acousticiens continuent de travailler», a-t-il dit. Les deux orchestres de Radio France, le «National», et le «Philharmonique» vont devoir apprivoiser leur nouvel écrin. La qualité de formations prestigieuses comme le Royal Concertgebouw à Amsterdam doit tout autant à la qualité des musiciens et du chef qu’à leur parfaite adaptation à «leur» salle. «C’est une date extraordinaire», a lancé Daniele Gatti, chef du National, «la nouvelle maison de la musique à Paris».