Radio France veut des antennes plus locales, plus ancrées dans la société, et plus connectées

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Des audiences exceptionnelles et un budget contraint: Radio France a jonglé avec ces impératifs pour cette nouvelles saison et propose des antennes plus locales, plus ancrées dans la société, et plus connectées. En cette saison «post-gilets jaunes», comme l’a indiqué la présidente du groupe Sibyle Veil, le groupe se veut «ouvert et investi». France Bleu multiplie notamment ses flashs d’info locale en matinale et chamboule sa grille avec de nouveaux programmes nationaux mêlant mieux vivre et bonne humeur. France Inter joue la continuité après être devenue cette année la 1ère radio de France, mais ouvre quelques nouvelles cases à des sujets brûlants. «L’objectif est de rajeunir, et de se diversifier», indique la directrice de la station, Laurence Bloch. En semaine, à 13h30, Mathieu Vidard laisse sa case Sciences pour une nouvelle émission consacrée à la transition écologique. L’ex-journaliste d’Europe 1 Nadia Daam anime une libre antenne dominicale consacrée à l’intime, Giulia Fois une nouvelle émission sur le genre le vendredi, et les humoristes Eric et Quentin espèrent «surprendre» avec une heure consacrée à la musique urbaine le samedi soir. Si les audiences sont au rendez-vous, Radio France se serre la ceinture et l’ambiance reste marquée par une 1ère grève massive en juin. «On va continuer à transformer cette maison», a souligné Sibyle Veil. Les négociations autour du plan d’économies de 60 millions d’euros annoncé par la direction, qui ont repris la semaine dernière, devraient se poursuivre jusqu’au début de l’année 2020, a-t-elle précisé. Les discussions portent sur le nombre de suppressions de postes mais aussi sur la polyvalence demandée aux salariés de la radio publique. Franceinfo, également auréolée de succès d’audience, fait la part belle à l’environnement et à l’international avec 2 nouvelles chroniques. Le journaliste Frédéric Carbonne arrive sur la tranche du midi, qu’il délocalisera à travers la France à l’approche des municipales de 2020. France Culture, en très forte progression la saison dernière, propose une nouvelle émission sur l’Histoire à 9h00, présentée par Xavier Mauduit, un débat d’actualité à 18h20 orchestré par Emmanuel Laurentin, et de nouveaux rendez-vous dominicaux consacrés au théâtre et à la BD. Du côté de Mouv, on «change quasiment tout», s’exclame son directeur Bruno Laforestrie. La radio urbaine du groupe, dont les audiences progressent piano (450.000 auditeurs quotidiens en juin), propose une nouvelle matinale, un rendez-vous d’actualité rallongé le midi, ainsi qu’une nouvelle émission hip-hop présentée par Pascal Cefran et diffusée sur Twitch. Sur France Musique, Frédéric Lodéon quitte la semaine pour le dimanche 14h00, remplacé par une émission de musique «relax» et une heure consacrée chaque jour à Beethoven, dont on célèbre le 250e anniversaire en 2020.  Le groupe public accélère aussi dans le numérique. L’application Radio France, lancée en 2018, sera transformée à la fin de l’année, avec un nouveau moteur de recherche et des fonctions de recommandation automatisées. Tout cela pour mieux plonger dans le catalogue colossal de Radio France,  et «mieux exposer ses pépites» et ses webradios, souligne Laurent Frisch, le directeur du numérique. Et Mouv, tout comme la radio musicale éclectique FIP, se prépare à être enfin diffusée sur tout le territoire en hertzien grâce à la radio numérique terrestre ou DAB+. Le groupe renforce son offre de podcasts natifs, à l’image de l’émission d’actualité «Pour/Suite» de France Inter, des «Mécaniques du complotisme» de Culture ou du «Dico des ados» de France Bleu. Radio France organisera en septembre la 2ème édition de Médias en Seine, son festival consacré à l’innovation, avec le groupe «Les Echos-Le Parisien».