Rémy PFLIMLIN, Président directeur général de France Télévisions

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Hier matin, France Télévisions a réaffirmé dans le cadre d’un point presse, sa vision stratégique pour la saison 2014-2015. Objectif 1er : recherche d’efficacité et rendement optimal de l’euro investi. A l’issue de la conférence de presse, média+ s’est entretenu avec Rémy PFLIMLIN, Président directeur général de France Télévisions. Il revient pour nous sur différents sujets : publicité après 20 heures, redevance audiovisuelle, objectifs de la saison et programmes phares du groupe.   

MEDIA +

Quel est votre état d’esprit pour cette rentrée ? Positif, combatif ?

REMY PFLIMLIN

Je suis d’abord confiant dans la capacité de France Télévisions à relever les défis. Il s’agit d’une entreprise difficile mais lorsqu’elle se mobilise, elle produit des résultats. En revanche, je reste extrêmement mobilisé car nous vivons dans un environnement incroyablement changeant pour l’ensemble des médias. Nous devons être particulièrement attentifs.

MEDIA +

Quels sont vos principaux objectifs cette année ?

REMY PFLIMLIN

Les objectifs principaux sont de poursuivre la modernisation de l’entreprise mais aussi de finaliser l’accord collectif dans les prochains mois. Autre enjeu, poursuivre le projet «Info 2015» concernant l’information. Nous devons aussi travailler sur le numérique en ouvrant de nouvelles plateformes éducation, enfants et jeunesse. De plus, nous allons poursuivre le travail avec les créateurs, et en particulier la rénovation de la fiction qui doit se poursuivre. 

MEDIA +

Êtes-vous pour un retour de la publicité après 20 heures ?

REMY PFLIMLIN

A partir du moment où nous n’avons plus de dotation publique budgétaire – qui correspond à la compensation de l’arrêt de la publicité – nous devons travailler sur la manière de dynamiser notre offre publicitaire et d’avoir, non pas un retour de la publicité après 20h00, mais des plages horaires nous permettant de toucher un large public grâce à la publicité. La tranche 20h00 – 21h00 nous permettrait d’avoir des écrans puissants, y compris à l’occasion d’événements sportifs.

MEDIA +

L’augmentation de la redevance audiovisuelle, est-ce une nécessité ?

REMY PFLIMLIN

Ce qui est une nécessité, c’est de changer ce que l’on appelle l’assiette, c’est-à-dire faire en sorte que toute personne ayant un écran dans son foyer (or téléviseur), paye la redevance. Parallèlement, il faut que nous puissions avoir une augmentation régulière de cette contribution, comme c’est le cas aujourd’hui avec l’inflation. Nous devons moderniser la redevance comme l’ont fait les Anglais, les Allemands, les Suédois ou les Finlandais.

MEDIA +

Les audiences du Groupe France TV se sont stabilisées. Est-ce suffisant ? 

REMY PFLIMLIN

Maintenir nos parts d’audience depuis le début de l’année est selon moi la traduction de la confiance du public. Vous savez, nous sommes dans un univers dans lequel il y a une explosion de l’offre. De ce fait, la notion d’audience, qui est un des éléments d’appréciation de France Télévisions, est en train de totalement changer. Nous avons une audience stable, là où nos concurrents diminuent. Du coup, si nous pouvons réunir beaucoup de monde sur de grands événements d’information, de fiction et de documentaire, j’en serais très satisfait.  

MEDIA +

A quels changements peut-on s’attendre après la réorganisation des régions par rapport aux implantations de France 3 ?

REMY PFLIMLIN

Sur le plan de l’information de proximité qui est un élément clé de France Télévisions, nos implantations demeureront. En revanche, sur le plan des programmes, de la mise en commun de débats et des magazines, je souhaite que France 3 puisse à un moment donné, ouvrir des plages d’antenne communes aux populations du nouveau découpage et jouer un rôle fédérateur. 

MEDIA +

Quels sont les programmes phares de l’année selon vous ?

REMY PFLIMLIN

Je peux vous évoquer la série documentaire de France 2, «La destruction des Juifs d’Europe» (9X52’), un travail réalisé par William Karel à partir du travail de l’œuvre de Raul Hilberg. Il y aura aussi de nouvelles fictions comme «Chefs» (6X52’) ou le retour des «Hommes de l’Ombre» (6X52’). Sur le plan culturel, France 3 aura une offre culturelle très ambitieuse le lundi soir.

MEDIA +

Les 10 ans de «Plus Belle la Vie», est-ce un exemple type de la persévérance de France TV ?

REMY PFLIMLIN

Avec cette série, nous fédérons les publics et faisons évoluer les idées en mettant en avant certaines valeurs telles que le respect.