Alain Le DIBERDER, Directeur des programmes d’Arte

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Pour cette rentrée 2014-2015, ARTE a l’intention de réaffirmer sa cohérence éditoriale sous le signe de la diversité des genres et des thématiques. Afin de nous en parler plus précisément, média+ s’est entretenu avec Alain LE DIBERDER, Directeur des programmes d’ARTE.

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Que nous réserve la rentrée d’ARTE en matière de programmes inédits ?

Alain Le DIBERDER

Tout d’abord, nous avons la chance d’avoir une grille qui fonctionne bien. La structure de programmation semble avoir trouvé son public avec une moyenne de 2% de pda en France. A présent, nous devons travailler sur l’intérieur des cases ainsi que sur la finesse de programmation. Il faut dire que la gestation des programmes d’Arte est assez longue. C’est un marathon permanent. C’est le cas par exemple de  la saison 2 de la série «Ainsi soient-ils» (Zadig Productions – 8X52’) qui a mis 18 mois à voir le jour. Cette année, nous continuerons aussi de proposer de grandes enquêtes sur le «Capitalisme» (6X52’ – Zadig Productions), «Mittal, la face cachée de l’empire» (90’ – Capa Presse) ou encore sur l’«Arctique, la conquête glaciale» (90’ – MC4).

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Quelles sont les lignes directrices de la saison ? 

Alain Le DIBERDER

La «diversité» est la ligne de conduite de la saison. De la fiction aux documentaires, du cinéma aux spectacles, nous avons particulièrement porté notre effort sur la création de fictions et la mise en place de documentaires en Prime Time. En matière de cinéma, 2/3 de la programmation est européenne. Nous ne faisons pas de la monoculture. A ne pas rater cette année, la fiction bizarroïde comique «P’tit Quinquin» (3B Productions /Picta Novo – 4X52’). Dans un autre style, les équipes d’«ARTE Reportage» porteront un regard singulier sur les camps de réfugiés. A Noël, nous miserons sur une grande série documentaire consacrée à «L’Océan Arctique». De son côté, le festival ARTE du cinéma proposera un tour du monde du 7ème art avec 15 longs métrages inédits signés notamment Lars Von Trier, Maïwenn, Aki Kaurismäki ou Miguel Gomes.

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ARTE se définit-elle comme une chaîne de plus en plus ancrée dans le réel ?

Alain Le DIBERDER

Oui, c’est un virage que nous avons entrepris. Nous avons été parfois déçus d’être considérés dans les enquêtes d’opinions comme une chaîne du patrimoine et de l’histoire. Du coup, l’idée a été de développer des émissions d’information et des magazines tels que «Tracks» ou «Metropolis», à la recherche de nouvelles tendances. La configuration de la chaîne est tournée vers le présent et l’avenir. En ce sens, nous avons scellé un partenariat avec TED, le grand centre de pensées dans le monde. Cet accord devrait nous donner des idées pour l’avenir.  

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Quels sont vos autres projets et ambitions éditoriales ?

Alain Le DIBERDER

Parmi les projets à venir, nous proposerons au cours du 1er semestre 2015, des documentaires et des fictions portant sur le comportement des animaux sous un angle totalement différent. Nous lancerons aussi fin octobre «Culture Touch», une application tablette destinée à mettre en valeur en vidéo l’ensemble de notre offre culturelle. Après, nous aurons totalement réussi notre pari lorsque nos programmes feront rire les Allemands et les Français ensemble par le biais du traitement de l’actualité ou du programme court. En attendant, nous avons lancé une opération, «Tandem», qui consiste à réunir sur un même sujet des producteurs, réalisateurs et auteurs, autour de deux projets de fiction franco-allemands à la fois distincts et reliés entre eux grâce à un travail artistique et éditorial commun.