Sébastien LEFEBVRE, Président de Mésagraph

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Mesagraph est une société française qui édite depuis 2010 des solutions de gestion et d’analyse intelligente des médias sociaux pour l’industrie des médias et les annonceurs. Pour nous éclairer sur les potentialités de la Social TV, média+ s’est entretenu avec Sébastien LEFEBVRE, Président-fondateur de Mesagraph.

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La télévision, un média voué à devenir de plus en plus interactif et social ?

Sébastien LEFEBVRE

La télévision a toujours été sociale. Ce qui a changé, c’est l’apparition des tablettes et des smartphones accompagnés de l’usage du second écran. Ces supports ont ouvert la voie à différentes formes d’interactions. Les commentaires sont la partie la plus visible et développée de la Social TV. Elle concerne plus d’1 million d’internautes/mois sur Twitter. A partir de là, d’autres formes d’interactions se sont développées. Dernier exemple en date, le vote via les réseaux sociaux des émissions de télé-crochets. De manière spontanée, le divertissement, le sport et les magazines politiques sont les trois genres privilégiés de la Social TV. 

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A terme, quelle sera la corrélation entre l’audience numérique et linéaire ? 

Sébastien LEFEBVRE

En octobre dernier Médiamétrie et Mesagraph ont réalisé une étude à ce sujet. Il ne faut pas confondre corrélation et causalité, deux choses différentes. Nous avons observé que la durée d’écoute individuelle de la télévision augmente de 9’ parmi les commentateurs de 15 à 34 ans. Autrement dit, une émission commentée provoque une plus grande consommation de la télévision. Plus les émissions génèrent de commentaires, plus elles ont la chance d’augmenter leur part d’audience. Twitter est un bon thermomètre du comportement des audiences. Cet outil a l’avantage de capter la tendance en temps réel. Nous réussissons à percevoir la structure des habitudes des personnes qui réagissent sur les différents réseaux sociaux.

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La Social TV, est-ce un énième concept marketing ?

Sébastien LEFEBVRE

Non, je ne le pense pas. Cela fait longtemps que les chaînes souhaitent développer l’interaction avec leurs téléspectateurs. Les réseaux sociaux sont devenus presque par accident, un outil d’interaction universel permettant d’amplifier la conversation. De plus en plus de personnes s’adonnent à cet usage. Il y a un an en France, on ne votait pas sur les réseaux sociaux pour éliminer un candidat, aujourd’hui, c’est possible. Ce phénomène d’intéraction avec le téléspectateur n’en est qu’à ses débuts. 

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Et la monétisation dans cette histoire ?

Sébastien LEFEBVRE

Twitter monétise déjà la Social TV aux Etats-Unis. Ils ont commencé à le faire en Europe avec Twitter Amplified. Facebook va débarquer également sur ce terrain prochainement. Les chaînes continuent à créer leurs propres applications «second écran», support publicitaire par excellence. Toutes les chaînes se sont appropriées le phénomène de la Social TV et le stimulent en affichant des hashtag à l’écran. L’étude des interactions avec les émissions permet aussi à des annonceurs de voir comment leurs spots peuvent raisonner auprès des publics. Cette analyse des audiences sociales a une portée beaucoup plus grande puisque les annonceurs TV y trouvent des gisements d’information qui vont leur permettre de réorienter leur campagne, de comprendre des synergies entre la tv et les réseaux sociaux, d’identifier de meilleurs parrainages entre leurs produits et les émissions.