La série israélienne «Fauda» ouvre mardi soir à Biarritz la 31ème édition du Fipa

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Le premier épisode de la saison 2 de «Fauda», fiction sur le conflit israélo-palestinien au succès international, ouvre mardi soir à Biarritz le 31e Festival de la création audiovisuelle internationale (Fipa) dont Israël est l’invité d’honneur. La première saison, actuellement diffusée sur Ciné+, avait été présentée au Fipa 2016.
La série suit la traque d’un chef militaire du Hamas par les membres d’une unité spéciale d’agents israéliens infiltrés. Le mot «Fauda», qui signifie «chaos» en arabe, est l’expression utilisée par les agents lorsqu’ils se font repérer. «En tant que reporter, j’ai moi-même couvert des opérations d’infiltration de l’armée israélienne en Cisjordanie», indique le journaliste israélien Avi Issacharoff, co-auteur de la série et analyste sur le Proche-Orient au journal «The Times of Israël».
Le journaliste dit avoir rencontré «par hasard» il y a sept ans son co-auteur Lior Raz, comédien et ex-membre d’une unité d’élite de l’Armée israélienne. «Il rêvait d’écrire un film sur une unité d’infiltrés israéliens, je songeais moi-même à écrire une fiction sur le conflit israélo-palestinien», raconte Avi Issacharoff. «Nous montrons la guerre du point de vue israélien, mais aussi le conflit du côté des Palestiniens, du moins comme nous estimons qu’ils le vivent», poursuit-il. D’abord, personne n’a voulu de cette série en Israël. «C’était le sujet le moins sexy possible pour les Israéliens», admet le journaliste, dont la persévérance a fini par payer. Netflix a ensuite acheté la première saison qui a fait le tour du monde alors que la deuxième est diffusée en Israël depuis un mois et est attendue prochainement en France.
Un joli succès qui confirme le savoir-faire israélien en matière de séries après notamment «Hatufim», qui avait inspiré «Homeland». «L’univers de «Fauda» ressemble à celui que j’ai connu mais il faut bien garder en tête que c’est une fiction», rappelle Lior Raz. «Nos infiltrés israéliens sont des personnages extrêmes, qui n’ont rien à voir avec la vraie vie !». La série, où des «Palestiniens s’infiltrent tout le temps aussi côté israélien», explore aussi leurs sentiments, ajoute-t-il.
Selon lui, la paix ne sera possible que grâce «au dialogue». «C’est l’idée que je défends en Israël», affirme-t-il, «il faut comprendre son voisin, connaître sa langue, sa culture». «Tant de pays sont parvenus à la paix après des guerres bien plus brutales», fait-il valoir. «Je n’ai pas d’autre choix que d’être optimiste». La série, dont la troisième saison est en écriture, est même populaire dans le monde arabe, assure-t-il, défendant un côté équilibré dans la narration: en Israël, «la droite pense que c’est une série de gauche, la gauche pense que c’est une série de droite !».
Avant d’accepter le rôle, «j’ai réfléchi à deux fois, je me demandais si ce serait bien équilibré», confirme la comédienne française Laetitia Eïdo, d’origine libanaise par sa mère, qui incarne une chef de clinique franco-palestinienne, impliquée malgré elle dans le conflit par son cousin. Avec ce rôle, elle pense «incarner la voie vers une entente possible» dans le conflit.