TF1 : clap de fin pour «Julie Lescaut»

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Après 22 ans d’antenne, TF1 diffuse ce jeudi le dernier épisode de «Julie Lescaut», la plus ancienne série française: la célèbre commissaire incarnée par Véronique Genest, novatrice à l’époque, ayant pris un coup de vieux, détrônée par ses collègues américains, «Experts», «Mentalist» ou «NCIS». La fin de la série a été décidée l’an dernier, en accord avec la comédienne qui avait clairement envie de tourner la page: «j’ai toujours affirmé que j’arrêterais Julie quand j’en aurais marre», a confié début janvier la comédienne au magazine TV Grandes Chaînes. «Et là, je n’étais plus en adéquation avec elle». «Les flics évoluent, ils ne restent pas commissaire toute leur vie», explique-t-elle au magazine. «Ma pauvre Julie commençait à s’encroûter. Le fait qu’elle soit encore commissaire la rendait presque ringarde. Et puis, on avait trop fait le tour des histoires et des interrogatoires avec les éternels «Où étiez-vous tel jour à telle heure ?» De la même manière, avant j’adorais faire mes cascades, me rouler dans la boue… Là, ça finissait par me gonfler. A 57 ans, ça devenait franchement ridicule. Il était temps que ça s’arrête», conclut-elle. Sur Twitter, Véronique Genest a posté quelques photos du dernier tournage de la série, «entre rire et émotion», précise-t-elle. C’est le 9 janvier 1992 que les Français découvrirent Julie Lescaut, fraîchement nommée dans un commissariat de police parisien, une série créée par Alexis Lecaye. Forte et indépendante, divorcée et mère de 2 filles, femme chef dans la police – élément novateur pour l’époque -, elle venait bousculer le flic le plus populaire du moment, «Navarro», incarné par Roger Hanin. Vingt années durant, elle enquêtera sur des dizaines de meurtres, accompagnée de quelques personnages récurrents, dont les fidèles Lieutenant Vincent Motta (Alexis Desseaux) et Capitaine Justin N’Guma (Mouss Diouf, décédé en 2012). Flanquée de ses deux filles Sarah (Jennifer Lauret) et Babou (Joséphine Serre), elle mène au pas de charge vie privée et professionnelle. A ses heures de gloire, dans les années 1990, l’audience de la série dépassait fréquemment les 10 millions. Le record est atteint en avril 1995 avec 12,3 millions de fans. Mais l’arrivée en masse des séries policières américaines dans les années 2000 a eu raison de ce succès. Les habitudes changent aussi, les consommateurs préférant aux longues séries françaises de 90’, des formats plus courts de 40 ou 50’ venus de l’étranger. Regardée en moyenne par 7,1 millions de personnes en 2010, Julie Lescaut n’avait encore rien à envier aux stars de Hollywood. Mais un an plus tard, l’audience tombe sous la barre de 7 millions, à 6,2 millions en moyenne en 2012, une contre-performance pour TF1. Les derniers épisodes, diffusés depuis janvier, ont tout de même réuni environ 6 millions de fidèles. Véronique Genest, qui avait joué quelques rôles secondaires dans les années 1980, a rencontré le succès en incarnant ce rôle-titre et remporté plusieurs 7 d’Or. Aujourd’hui, elle a un gros projet sur France 3, deux  projets de théâtre et un autre pour Arte Cinéma, ainsi qu’un livre sur les coulisses de Julie Lescaut, prévu en avril, intitulé «22, v’la Julie». Les anciens épisodes de Julie Lescaut ont été rachetés par HD1, filiale de TF1, où ils repassent l’après-midi.