Vincent GISBERG, Délégué Général du SPECT

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Le SPECT, en collaboration avec INA Expert, a organisé hier matin la 2nd édition des rencontres professionnelles des programmes de flux. L’occasion pour média+ de s’entretenir avec Vincent GISBERT, Délégué Général du SPECT, Syndicat des Producteurs et Créateurs d’Emissions de Télévision.

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Quel est le poids économique et social de l’ensemble de la filière de programmes de flux en France ?

Vincent GISBERG

Dans le cadre des conclusions de l’étude commandée par nos soins et réalisée par Ernst&Young sur le poids économique et social de l’ensemble de la filière de programmes de flux, plusieurs enseignements sont à retenir. D’une part, les programmes de flux représentent en France un budget total de 1,6 Md€ en 2012 dans les coûts de grille des chaînes de télévision. D’autre part, le flux représente pour les sociétés de production un chiffre d’affaires de 1,5 Md€ (en 2012). Près d’une centaine de producteurs audiovisuels déclarent générer un CA supérieur ou égal à 1M€ sur le flux. Les cinq premiers producteurs réalisent quant à eux, 19% du CA total de la production de flux. Autre enseignement, l’ensemble de la filière représente plus de 50.000 emplois dont 5.000 permanents. Ces résultats s’inscrivent dans des ordres de grandeur que nous pouvions supposer.

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La crise économique a-t-elle eu un réel impact sur la production de programmes de flux ?

Vincent GISBERG

Tout-à-fait ! Depuis 2008, l’investissement des chaînes sur la production de programmes de flux a particulièrement baissé. Le flux est le seul genre dont le coût horaire diminue. Il y a une vraie inquiétude sur ce point. 

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Dans quelle mesure les budgets destinés aux programmes de flux ont-ils diminué ?

Vincent GISBERG

Sur les saisons 2010 et 2011, il y a eu un «effet volume» avec des budgets en hausse sur certains programmes, et des réductions sur d’autres. Mais l’année 2012 a été assez frappante puisque nous avons constaté une baisse des investissements d’environ 3,5% autour des programmes de flux à France Télévisions en une année. [NDLR : Selon nos informations, cela équivaut à près de 15M€]. Autre phénomène apparu en télévision : des budgets revus à la baisse sur les chaînes historiques. En parallèle, le volume de programmes de flux augmente en TNT mais leurs financements demeurent nettement inférieurs. Cela traduit bien l’idée de la contrainte économique. 

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Comment les formats originaux français peuvent-ils avoir une meilleure exposition à l’intrenational ?

Vincent GISBERG

Pour qu’un format fonctionne à l’international, l’une des conditions est qu’il soit d’abord exposé sur son marché domestique. Or, l’une des grandes faiblesses des sociétés de production, c’est leur accès relativement restreint au marché français. Il va falloir se mettre en ordre de marche pour devenir en France un acteur plus important du format au niveau international et acquérir ainsi une dimension industrielle dans la filière audiovisuelle.