La grand-messe française des start-up et du numérique Vivatech est l’un des premiers grands événements professionnels européens à rouvrir ses portes mercredi, avec des orateurs prestigieux dont Mark Zuckerberg (Facebook), Tim Cook (Apple), Narendra Modi (Premier ministre indien) ou Emmanuel Macron, habitué de la manifestation. MM. Zuckerberg, Cook, et Modi, comme beaucoup d’autres invités internationaux, s’exprimeront par vidéo-conférence, les contraintes sanitaires toujours en présentes rendant les déplacements compliqués. Certains invités auront toutefois bravé les difficultés pour être là en personne, comme Brad Smith, le directeur des affaires juridiques de Microsoft, Peggy Johnson, la directrice générale de Magic Leap (masque de réalité virtuelle), ou des patrons de vedettes européennes de la tech comme Sebastian Siemiatkowski – le patron de Klarna, une société suédoise de paiement différé valorisée aujourd’hui à environ 50 milliards d’euros. Contraintes sanitaires oblige, la jauge des visiteurs sera limitée à 5.000 personnes à un instant t, et la superficie du salon a été réduite de moitié. L’événement accueillera environ 1.400 exposants, dont 60% en physique et le reste dans l’espace virtuel créé pour l’occasion. Les visiteurs physiques devront montrer leur passe sanitaire pour franchir les portes, c’est-à-dire un test PCR ou antigénique négatif de moins de 48 heures, ou une attestation d’immunité (injections vaccinales terminées par exemple). En visite dès le premier jour mercredi, le président français Emmanuel Macron participera à une table-ronde avec des patrons européens du numérique pour évoquer les moyens pour l’Europe d’avoir, enfin, des géants planétaires du numérique analogue à ceux des États-Unis ou de la Chine. Les jeunes pousses de la «start-up nation» ont grandi, et l’objectif de l’exécutif français est désormais de les accompagner vers les sommets, en coordination avec ses partenaires européens. «Le but n’est plus d’avoir 25 licornes (entreprises tech valant plus d’un milliard de dollars) en France en 2025», puisque cet objectif sera certainement atteint, mais d’avoir «dix géants européens de la tech valant plus de 100 milliards en 2030», explique-t-on à l’Elysée. Pendant quatre jours, les visiteurs du salon pourront découvrir de multiples innovations et projets plus ou moins décoiffants. Ils pourront voir le taxi volant autonome et électrique de la start-up Ehang, EZ-1, le petit véhicule électrique destiné à la location et l’auto-partage de Renault, Hable, une manette intelligente connectée par Bluetooth et par la pensée qui permet aux personnes aveugles d’interagir avec leur smartphone, ou bien les cultures maraichères en «aéroponie» (racines plongées dans un brouillard de solution nutritive) de la start-up française Cueillette urbaine. Mais la fonction première de Vivatech est d’être un espace de rencontre et de réseautage, où se retrouvent la plupart ténors de l’écosystème français des start-up et du capital risque. Pour tenir compte du contexte sanitaire, Vivatech a exigé dès le départ de ses exposants physiques qu’ils soient également présents dans son espace virtuel avec des contenus spécifiques et une présence en ligne. Vivatech jouera lui-même avec les codes de la télévision, des réseaux sociaux et des jeux vidéo pour garder le contact avec ses visiteurs virtuels. La manifestation offrira également à ses visiteurs numériques – qui devront débourser 190 euros pour un passe virtuel valable les 4 jours – des parcours thématiques et un outil de rencontre virtuelle avec les autres visiteurs. Le salon se terminera samedi par une journée d’ouverture au grand public. Le Mobile World Congress de Barcelone notamment poursuivra ce mouvement de réouverture des grands salons professionnels internationaux, du 28 juin au 1er juillet dans la capitale catalane.
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